Quand un maître doit se séparer de son chien même momentanément, c'est compliqué. Souvent cette séparation est un frein à ce qui pourrait améliorer sa situation. Souvent le propriétaire renonce pour ne pas laisser son compagnon à quatre pattes. C'est là qu'intervient l'association Solivet qui accueille momentanément l'animal.
C'est un écrin de verdure, en plein cœur de Vénissieux. Ouverte il y a deux mois sur les terrains d'une ancienne cité SNCF, cette pension canine solidaire devient un havre de paix pour des chiens séparés de leur maître momentanément.
Offrir un foyer temporaire pour soulager les maîtres
Gucci est arrivé d'Ardèche il y a deux jours. Il est encore tout apeuré. "Il est là pour une quinzaine de jours, pour permettre l'hospitalisation de son propriétaire qui n'a pas les moyens de payer une pension canine ordinaire" explique Théo Noguer, vétérinaire, directeur de l'association Solivet.
C'est un scénario habituel. L'association réserve la moitié de ses 24 box à des chiens qui ne peuvent pas être pris en charge par leur maître pendant un temps donné. Ainsi, Little, un berger belge, est là, car sa maîtresse s'est retrouvée sans domicile. Autre cas de figure, parfois un animal est un frein dans un parcours de réinsertion pour l'hébergement ou un travail. "Si une personne doit se faire hospitaliser 15 jours et qu'elle n'a pas de solution de garde pour l'animal, très souvent, elle refuse. On a monté ce dispositif pour avoir un lieu afin de répondre à ce besoin" détaille Théo Noguer.
Les douze box restants sont commercialisés aux tarifs habituels pour assurer des revenus à la structure. Le tarif solidaire est d'un euro par jour.
Accueil des animaux et réinsertion professionnelle
Autre particularité des lieux, une partie des salariés est en contrat d'insertion. Pour Marie, c'est une reconversion professionnelle. Formée par Laura, elle aimerait devenir auxiliaire vétérinaire. "Quand ils arrivent ici, ce n'est pas toujours simple pour eux. Ils quittent leur environnement habituel, ils ne connaissent pas les lieux, il y a d'autres chiens. On doit faire en sorte qu'ils s'adaptent. C'est hypergratifiant de les voir aller mieux de jour en jour" dit-elle tout en caressant son petit protégé qui en redemande. "C'est un métier qui m'a redonné confiance grâce aux animaux et aux encadrants". Des soins finalement à double sens.
L'association travaille également hors ses murs et met en place du dressage pour faciliter le retour et le maintien du chien en logement, afin de favoriser le mieux vivre ensemble entre propriétaires et non-propriétaires de chiens.
Pour que ce modèle vertueux perdure, il reste des places payantes disponibles pour cet été...