On le connaît pour Le Père Noel est une ordure, Papy fait de la résistance et bien d'autres titres cultes. 14 films, 44 millions d'entrées cumulées. Jean-Marie Poiré, réalisateur et scénariste français, revient sur son parcours exceptionnel.
"Il n'y a pas mort d'homme", "Merci la gueuse", "J'ai glissé chef" , Jean-Marie Poiré ce sont ces œuvres intemporelles, Le Père Noel est une ordure sorti en 1982, Mais où est donc passée la 7ème compagnie ? dans les salles dès 1973, Les Visiteurs, premier du box-office français en 1993, ces films que l'on peut regarder plusieurs fois et continuer de rire aux éclats.
"C’est de la bonne comédie à la française, mais pas gratuite. C’est intelligent. Les acteurs sont toujours très bons et très bien dirigés", souligne un des visiteurs venu assister à la rediffusion de "Mes meilleurs copains" à l'Institut Lumière de Lyon. Le réalisateur y était invité jeudi 15 décembre.
"Michel Audiard m'a tout appris"
En 1968, Jean-Marie Poiré rencontre le dialoguiste Michel Audiard. "Il m’a adressé la parole et ce qui a commencé par une conversation mondaine et devenue une conversation assez longue, assez amicale et basée sur la littérature", explique le réalisateur, qui à l'époque, rêve de devenir photographe ou écrivain.
Le Parisien, fils du producteur Alain Poiré et cousin issu-de-germain de l'acteur Yves Rénier, se retrouve pourtant happé par le milieu du cinéma. D'abord assistant, il est recruté comme scénariste par Michel Audiard.
"Pourquoi il m’a engagé, je ne l’ai jamais compris. Je ne le saurai pas. Très drôlement, son fils Jacques m’a dit un jour ‘je crois que c’est pour faire chier ton père’, lui qui ne voulait pas que je fasse du cinéma."
Jean-Marie PoiréRéalisateur et scénariste
A ses cotés, le scénariste se frotte au métier. "Il m’a tout appris. Je pense que c’est un génie, vraiment l'un des plus grand auteurs que l’on ait jamais eu. C’était un privilège incroyable de le rencontrer." Car grâce à cet apprentissage, Jean-Marie Poiré se fait connaître, d'abord en travaillant aux cotés de son père sur la réalisation de films populaires comme On a retrouvé la septième compagnie (1975) et Pas de problème !, puis en réalisant de son premier film, Les Petits Câlins.
"Le Splendid, ils n'avaient pas peur du comique"
Jean-Marie Poiré, a signé Le Père Noël est une ordure. "J’adorais la pièce. J’adorais le Splendid, je trouvais ces acteurs étourdissants. Et surtout qu’ils jouaient d'une façon incroyablement juste. Ils n'avaient pas peur de faire du comique", explique le réalisateur qui rencontre la bande d'amis par l'intermédiaire de Josiane Balasko.
"Ils jouent des jeunes, mais des jeunes pas branchés du tout. Des cons, des gens pas du tout à la mode. C’était absolument formidable. J’avais beaucoup aimé Les bronzés", ajoute-t-il. Succès modeste lors de sa sortie en 1982, c'est au fil des rediffusions que Le Père Noel est une ordure devient un marqueur de la culture populaire.
Christian Clavier : une histoire d'amitié
Peu après, Papy fait de la résistance sort à son tour dans les salles de cinéma. Carton plein. L'œuvre attire près de 4 millions de visiteurs. On y retrouve les mêmes acteurs, dont Christian Clavier avec qui il se prend d'amitié.
"C’est étonnant que j’ai fait autant de films avec lui. Parce que moi, la personne que j’avais repérée dans le Splendid, c’était Gérard Jugnot. J’ai d‘abord écrit ses premiers films, je l’ai conseillé, je l’ai fait travailler. Il joue dans tous mes premiers films et je l’avais trouvé irrésistible dans Papy fait de la résistance", souligne le réalisateur. Pourtant, Jean-Marie Poiré se tourne vers Christian Clavier et ensemble ils feront neufs films, dont Les Visiteurs qui attirera plus de 13 millions de spectateurs à sa sortie.
"Il représente la comédie française dans ce qu'elle a de meilleur"
"J’ai eu la chance que mes films soient tellement aimés par les spectateurs qu’ils s’en souviennent. C’est génial", souligne le réalisateur ému de constater le triomphe de ses œuvres. "Parfois, on me pose des questions sur des trucs que j’ai oubliés parce que ce sont des films que j’ai fait il y a très longtemps", ajoute-t-il.
Si l'époque n'est plus vraiment à ce genre de rigolade, les films de Jean-Marie Poiré trouvent toujours leur public. "Il représente la comédie française dans ce qu'il y a de meilleur", souligne un des visiteurs venu assister à la rediffusion de Mes meilleurs copains à l'Institut Lumière de Lyon.
"Ces films sont des comédies qu'on a vues dans notre jeunesse et que l'on aime voir, revoir, et encore revoir. Ce sont des chefs d'œuvre de comédie populaire", ajoute le sexagénaire qui salue la carrière du réalisateur et scénariste.