Vidéo-surveillance : de plus en plus de caméras dans les villages

De plus en plus de villages ou petites villes se dotent de matériel de vidéo surveillance dernier cri. Ces investissements sont encouragés par les collectivités territoriales et l’Etat qui abondent sous forme d’aide financière. De son côté, la Région a décidé de subventionner l’implantation de 54 nouvelles caméras à hauteur de 530 000 euros dans 7 communes du Rhône.

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Au-delà des clochers et des frontons des mairies, les villages se mettent à la page. Il n’est plus rare de parcourir leurs rues sans apercevoir une boule noire arrimée à un angle de maison ou à proximité d’une place, parfois juste juchée sur un poteau.  

Dans le sillon rhodanien, en face de Vienne, la petite et mignonette bourgade de Sainte-Colombe, 2 000 habitants et 170 hectares, va recevoir une dizaine de nouvelles caméras qui seront déployées à compter du mois de mai et jusqu'à la fin de l’année dans divers lieux de la commune, dont les quais, secteur assez fréquenté et les voies d’accès au centre-bourg.  

Les caméras déjà présentes depuis 2010 

Il faut dire qu’avec la sous-préfecture de l’Isère juste de l’autre côté du Rhône, à une enjambée grâce à la passerelle piétonne, les liens sont permanents. Beaucoup de lycéens et d’étudiants se rendent sur la rive droite du fleuve où se trouvent les établissements scolaires, Vienne ne pouvant les accueillir faute d’espace. 

Cette répartition historique remonte aux années 70. Mais aujourd’hui, avec la hausse de certaines incivilités et la présence sur Sainte-Colombe d’une forte proportion de personnes âgées, la municipalité préfère prendre les devants.  

Cela fait une bonne douzaine d’années que des caméras y ont vu le jour, principalement dans les petites ruelles et sur une place où les jeunes se retrouvent pour s’acheter à manger lors de la pause de midi.

Mais parmi les 20 caméras existantes, plus de la moitié sont obsolètes fait remarquer le maire adjoint à la tranquillité, Pascal Dancette, policier municipal à la retraite : "La qualité de l’image ne permet plus de résolution suffisante pour aider la gendarmerie à mener une enquête et lire les plaques d’immatriculation des véhicules qui circulent sur la RN 86."  

Zone police, zone gendarmerie nationale 

Outre ce lien de forte proximité avec Vienne du fait de la passerelle, le contexte de Sainte-Colombe est également particulier compte-tenu de la répartition des moyens de sûreté publique d’une rive à l’autre. En rive gauche, Vienne est en zone police nationale, tandis que la rive opposée est en zone gendarmerie nationaleavec une brigade basée à Ampuis, à une petite dizaine de kilomètres de Sainte-Colombe. 

"Notre commune n’est pas un haut-lieu de la délinquance, mais nous avons des problèmes de temps à autres", fait valoir le maire, Marc Deleigue, qui rappelle que Vienne dispose de près de 200 points de vidéo surveillance, ce qui pousserait la délinquance hors de la ville.  

La véritable difficulté vient de ce que les compétences de sûreté publique s’arrêtent au fleuve. "Avec la gendarmerie, cela fonctionne bien", dit le maire de Sainte-Colombe, Marc Deleigue. "Mais parfois il faut attendre un moment avant qu’elles puissent intervenir."

Pour lui, le remplacement et l’extension du nombre de caméras de surveillance découle de ces besoins de "dissuasion afin d’éviter une hausse de la délinquance". La compatibilité avec le logiciel utilisé à Vienne doit renforcer l’efficacité de l’ensemble du dispositif.  

Accompagnements et aides financières

A terme, Sainte-Colombe disposera de 17 points de vidéo, avec au total 24 caméras. Pour cet investissement, la commune peut compter sur les aides financières de l’Etat, du Département et la Région. Cette dernière apportera quelque 10 000 euros par équipement.  

Pour monter ses dossiers de demande, l’équipe municipale s’appuie sur un bureau d’études spécialisé. "L’implantation des points de vidéosurveillance est assez complexe, surtout la réglementation, car les dossiers d’autorisation soumis en préfecture doivent répondre à un certain nombre de critères, de même que pour les demandes de financement", fait remarquer l’adjoint au maire. Il précise que la démarche donne également lieu à un accompagnement et des conseils de la gendarmerie.

Trois types de caméras sont déployées : des caméras dites contextuelles qui filment le domaine public, les caméras dites LPI qui lisent les plaques d’immatriculation "pour couvrir les flux" et des "caméras à reconnaissance faciale équipée d’un système télescopique de manière à pouvoir identifier des comportements à risques". Les enregistrements ne sont lus qu’en différé en cas d’événements ou sur requête des gendarmes dans le cadre d’une enquête, affirme l’adjoint, qui se veut rassurant. 

Rural ou péri-urbain ?  

A une soixantaine de kilomètres plus au nord de Sainte-Colombe, dans l’agglomération de Villefranche-sur-Saône, Arnas poursuit l’accroissement de son parc de caméras. De quinze, elles devraient passer à trente-deux.  Arnas ? Une ville étalée, avec 4 000 habitants sur700 hectares, une commune pseudo-rurale mais en réalité, selon son maire DVD, Michel Romanet-Chancrin,  une commune péri-urbaine collée à la préfecture du Nouveau Rhône.  

Composée d’un bourg, de trois hameaux principaux et d'un quartier d’habitat collectif proche de la zone industrielle, la Croix Fleurie, la petite ville mise aujourd'hui sur les financements quasi-automatiques d’aides au financement, tant du côté de l’Etat, que du département et de la région. Alors, pourquoi s’en priver ?  

"Dans un premier temps, en 2015, la vidéo protection s’est imposée pour nous afin de protéger des équipements municipaux très conséquents. Il s’y déroule beaucoup de fêtes avec de temps à autres des débordements. Il est arrivé que des images prises par ces caméras permettent aux forces de l’ordre d’appréhender les personnes qui étaient à l’origine d’actes de violence".  

Aujourd’hui, ces équipements supplémentaires visent à dissuader les actes de délinquance, assure le maire qui se veut, en matière de sécurité, sur la même longueur d’onde que la mairie de Villefranche.

"C’est une question de cohérenceen lien avec la police nationale et la police municipale de Villefranche, où le réseau de caméras est assez robuste. Il apparaissait important que les 4 communes qui sont dans la zone police s’équipent en vidéo-surveillance. Car pour ce qui nous concerne, nous sommes directement connectés à l’autoroute, or c’est une des voies empruntées par les délinquantsEn étant connectés à Villefranche où le système est assez opérationnel, on va pouvoir assurer une traçabilité des véhicules en lien avec des faits. ET du coup, permettre aux enquêteurs d’améliorer les taux d’élucidation." 

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