Violences policières : dix mois de prison avec sursis pour les deux policiers qui avaient cassé neuf dents à un manifestant en 2019

Alors qu'il manifestait contre la réforme des retraites, Arthur Naciri avait été victime de violences policières en décembre 2019. Dix mois de prison ont été requis à l'encontre des deux policiers qui lui ont cassés neuf dents. Le jugement a été mis en délibéré jusqu'au 24 novembre.

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Après quatre renvois, les deux prévenus, membres de la brigade anticriminalité (BAC) lyonnaise, comparaissaient  jeudi 22 septembre 2022, pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique". Arthur Naciri, alors âgé de 23 ans, avait obtenu pour ces faits une ITT de plus de huit jours.

De passage à Lyon et présent selon lui "par hasard" au sein du cortège réunissant plus de 10.000 personnes, le jeune saisonnier avait eu 21 jours d'ITT, ainsi que des milliers d'euros de frais dentaires.

"Une interpellation n'est pas synonyme de matraquage", les mots du procureur dans son réquisitoire sont sans appel. "Cette technique d'interpellation n'est pas nécessaire, et elle est grave", poursuit-il. 

Ce qui m'est arrivé est anormal

Arthur Naciri, victime présumée de violences policières

Arthur Naciri explique qu'il rêvait du procès depuis des années. "Ça fait du bien de vider son sac et de voir qu'il y a consensus sur le fait que ce qui m'est arrivé est complètement anormal". Il espère des sanctions exemplaires. 

Des images accablantes


L'avocat du plaignant, Maitre Fourrey, s'appuie sur les 180 photos et vidéos prises par des témoins, et diffusées au procès, pour démontrer comment Arthur a été agrippé par un policier et ensuite relâché la bouche ensanglantée. 

Aucun des prévenus n'a reconnu les faits durant l'audience, l'un expliquant ne pas avoir porté de coup, l'autre démentant avoir frappé la victime au visage. "Je suis désolé de vous le dire, mais je ne sais pas comment M. Naciri a perdu ses dents", a ironisé le conseil des prévenus spécialisé dans la défense des forces de l'ordre, Me Laurent-Franck Liénard, en plaidant la relaxe. 

C'est après la diffusion dans la presse de photos et de vidéos prises par des témoins montrant le jeune manifestant la bouche ensanglantée que le parquet de Lyon avait ouvert une enquête et que l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait été saisie.

Un procès renvoyé à de multiples reprises

Initialement prévu en décembre 2020, le procès a été renvoyé en février 2021, à cause d'un audiencement trop chargé et de l'indisponibilité de l'avocat de la défense, Me Laurent-Franck Liénard. 

La défense a ensuite demandé un second renvoi pour analyser une photographie produite par la partie civile, montrant que l'auteur des coups n'était pas celui désigné par l'IGPN au terme de son enquête.

L'audience suivante, fin septembre 2021, a été repoussée en avril 2022 - l'expertise des images n'étant pas encore disponible. Puis celle d'avril reportée à nouveau pour un "audiencement trop chargé", dont la partie civile dit avoir été informée la veille.

Le jugement a été mis en délibéré jusqu'au 24 novembre.

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