Vols d'asperges en pleins champs : comment un producteur du Rhône a réglé le problème

En plusieurs fois ces dernières semaines, quelques kilos d'asperges se sont volatilisées dans les champs de Cédric Lacombe, viticulteur et asparagiculteur du Beaujolais. Des voisins indélicats sont venus se servir en douce. Le producteur a préféré les convaincre plutôt que de les dénoncer.

"Le circuit court pour vendre mes asperges, c'est parfait. Mais le circuit trop court, quand les gens viennent directement se servir au champ, ça non !" Sur une vidéo publiée sur sa page Facebook, Cédric Lacombe pousse un coup de gueule en demi-teinte. Le producteur d'asperges est contrarié, mais calme.

Contrarié parce que le 21 avril dernier, et pour la troisième fois depuis le début de la saison des asperges, quelques kilos des délicates tiges blanches se sont envolés de ses champs à Châtillon, dans le Rhône. Volées comme autrefois les pommes.

Pour autant, Cédric préfère le calme à la colère. "J'ai choisi la pédagogie : expliquer mon travail aux voleurs, pour qu'ils se rendent compte du préjudice qu'ils causent en venant arracher 2 ou 3 kilos d'asperges dans mes champs. Le préjudice financier est faible, mais ces vols peuvent considérablement compromettre l'avenir d'une jeune plantation d'asperges. Moi, je ne fais pas de récolte pendant un an ou deux. Il y a une raison pour ça : récolter trop tôt, ça compromet la longévité des plants".

À la campagne, ce sont des choses qui ne se font pas

Grâce à des capteurs photo, Cédric a pu identifier les voleurs du 21 avril. Ils habitent tout près de ses champs d'asperges. Plutôt que de porter plainte, il leur a fait savoir qu'il détenait la preuve de leur "forfait". Résultat : les voisins indélicats sont venus voir Cédric qui a fait le choix de discuter avec eux. "Expliquer mon travail, leur faire comprendre qu'il faut le respecter, que dans le monde agricole, il y a des choses qui ne se font pas..."

Car pour Cédric, le problème est aussi une affaire de méconnaissance du monde paysan et du travail de la terre. "Je n'aime pas la polémique, je préfère renouer le lien avec les utilisateurs de la nature et de la campagne". Avec malice, il rappelle qu'autrefois "lors de l'exode rural, ceux qui arrivaient en ville ont dû apprendre les codes urbains. Aujourd'hui, c'est le phénomène inverse : les gens qui viennent s'installer à la campagne ignorent complètement les usages et les contraintes du monde agricole. Il faut juste leur expliquer".

Depuis, plus aucune asperge n'a disparu des champs de Cédric. Et ceux qui souhaitent les goûter peuvent les trouver chez les marchands de primeurs de la région. En circuit court et sans même avoir à se baisser pour les sortir de terre…

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