Lundi, Ludovic Lemoine, escrimeur français handisport, entre dans la compétiton en escrime. En équipe, il a déjà obtenu l'argent à Londres en fleuret et il espère faire aussi bien, voire mieux, à Rio en individuel.
Il va découvrir pour la première fois de sa vie le continent sud-américain. Son objectiff, il le porte sur le dos : Missao Rio. Dans sa salle d'escrime de Chamalières, Ludovic Lemoine reçoit la leçon à domicile. En face de lui, c'est le maître d'armes de sabre de l'équipe de France qui continue de lui apprendre comment toucher sans l'être dans un espace extrêmement restreint.
Ludovic va disputer à 30 ans ses deuxièmes jeux Paralympiques. Il y a 4 ans, juste avant Londres, il nous avait dit vouloir accrocher une breloque autour de son cou. Il empochait l'argent en fleuret par équipe le dernier jour de la compétition, s'inclinant en finale contre la Chine.Ludovic est assis, alors que les escrimeurs valides évoluent sur une piste de 14m. Nous, la distance est fixe. Chacun évolue sur un fauteuil, et il n'y a pas moyen de s'en échapper. Jean-Michel Saget, Maître d'Arme Sabre de l'équipe de France
Londres c'était mon rêve de gosse. J'ai vécu une quinzaine absolument magique avec en plus la médaille que j'espérais mais qui sur le papier n'était pas pour moi. Donc j'étais comme un gamin, tout heureux de revenir de Londres. Mais Rio, je l'aborde vraiment comme un objectif.
Né en Bretagne en 1986, Ludovic Lemoine est atteint d'une tumeur cancéreuse au fémur droit en 1991. L'amputation a lieu un an plus tard. Il débute l'escrime presque aussitôt. Une manière de s'épanouir puis au fil du temps de performer.
On a besoin d'appréhender les limites de notre corps, de les repousser. Mais aussi, à travers le sport et les résultats, pas juste exister, mais prendre une revanche.
Au début de l'année l'escrimeur a vécu des moments de doute. Des mauvais résultats et une sélection remise en question. Finalement tout s'est décanté ces derniers mois. C'est donc reparti pour une breloque et plus si affinité.