Dans l'Ain, le Rhone, l'Ardèche et la Drôme, le risque est "élevé" pour la grippe aviaire. Les animaux d'élevage doivent être confinés, sauf dérogation. Il n'y a pas encore de cas en France. Pour les particuliers, il faut obligatoirement poser un grillage de protection sur les poullaillers.
Les autorités demandent aux éleveurs de 46 départements français, dont l'Ain, le Rhone, l'Ardèche et la Drôme de confiner leurs volailles, dans l'espoir d'éviter que les oiseaux migrateurs ne leur transmettent le virus de la grippe aviaire, aux conséquences redoutables pour l'élevage français. Le niveau de risque est passé à "élevé" dans ces territoires, parmi lesquels figurent les Landes et le Gers, réputés pour leur production de foie gras, selon un arrêté publié au Journal officiel.
Après l'apparition de foyers en Russie et au Kazakhstan cet été, la maladie a progressé vers l'ouest, atteignant récemment les Pays-Bas. "Depuis, une dynamique d'infection s'est emballée puisque 13 cas en faune sauvage et un foyer en élevage de poulets de chair aux Pays-Bas et 13 cas chez des oiseaux sauvages en Allemagne ont été déclarés. Le 3 novembre, le Royaume-Uni déclare également un premier foyer, dans le nord-ouest de l'Angleterre", souligne le ministère de l'Agriculture dans son arrêté.
Ce virus "se propage très rapidement chez les oiseaux et entraîne une mortalité très élevée", décrit l'Anses sur son site internet: sa transmission "entre oiseaux peut être directe par des contacts rapprochés entre individus - sécrétions respiratoires, matières fécales - ou indirecte par l'exposition à des matières contaminées - nourriture, eau, matériel ou vêtements".
La biosécurité, déjà adoptée
A Chatenay dans l'Ain, les canards de Jean-Chistophe Paquelet resteront invisibles, impossible pour nous de nous approcher des bâtiments de cet élevage et ses 30.000 bêtes. Avec le passage en risque élevé de grippe aviaire, c'est la seule différence avec les autres jours, car habituellement, ces bêtes ne sortent pas déjà.L'éleveur, lui, peut se rendre dans son exploitation, mais en suivant des "gestes barrières" très précis. Ce sont les mesures de "biosécurité", c'est-à-dire un protocole sanitaire obligatoire toute l'année, pour éviter justement les épidémies animales.
Jean-Chistophe Paquelet, éleveur et vice-président des Jeunes Agriculteurs de l'Ain: "Ce sont des gestes barrières. On se change intégralement dans le sas. Il y a deux parties. Une zone sale, et une zone propre. On change les chaussures, les vêtements, qui restent à l'intérieur des bâtiments. Et normalement on ne véhicule aucun microbe qui vient de l'extérieur."
Une dérogation pour la volaille de Bresse
A Saint-André-sur-Vieux-Jonc (Ain), les volailles de Bresse, elles, sont bien en forme, et toutes dehors, comme d'habitude. L'appellation bénéficie d'une dérogation de la Préfecture en ces périodes de risque de grippe aviaire, car le cahier des charges exige une vie à l'extérieur pour les bêtes.Dans l'exploitation de 30.000 volailles de Morgan Merle, la vigilance est donc beaucoup plus élevée que d'ordinaire, pour repérer une éventuelle surmortalité, qui serait le signe de la présence d'un cas de grippe aviaire. La période de Noël est cruciale pour la filière. La biosécurité est là-aussi strictement appliquée.
Morgan Merle, éleveur et Président des Jeunes Agriculteurs de l'Ain: "Il faut faire très attention et surveiller, contrôler, comme on le fait tous les jours, mais avec un oeil encore plus aguerri, pour savoir s'il y a de la mortalité ou des choses comme ça."
Le réservoir du virus, se situe parmi les oiseaux migrateurs. Pour éviter d'être les dindons de la farce, les éleveurs multiplient donc les précautions, et aussi les prières pour que cet autre virus leur passe cette fois-ci au-dessus de la tête.