La Française Tessa Worley a couronné la meilleure saison de sa vie, celle de la renaissance, d'un titre mondial en géant jeudi à Saint-Moritz, comme une évidence quatre ans après celui de 2013 à Schladming (Autriche).
Deux périodes bien distinctes composent la carrière de la championne du Grand-Bornand (Haute-Savoie), avec une ligne de rupture, la grave blessure au genou droit (ligament croisé et lésion du ménisque) le 17 décembre 2013 en slalom à Courchevel (Savoie).
Ce jour-là, effondrée, la +Puce+ (1,57 m) du Grand-Bornand (Haute-Savoie) avait vu s'envoler ses rêves de Jeux de Sotchi. Elle ne se doutait pas qu'elle mettrait trois ans pour se reconstruire et retrouver la voie du succès.
Durant ces années de purgatoire, la Française, âgée de 27 ans, a pu compter sur le soutien du slalomeur Julien Lizeroux, son compagnon qui sait ce que veulent dire les galères en ski alpin.
Ayant mis aussi de côté des interférences familiales, Worley s'est accommodée de l'attente en élargissant son répertoire au super-G, la discipline qui introduit dans le monde de la vitesse.
"C'était beaucoup de joie il y a deux jours avec l'équipe, aujourd'hui la pression était un peu plus forte", a réagi Worley, qui a remporté le titre par équipe mardi. C'est un grand jour, je suis très heureuse".
"Je ne savais pas en passant la ligne, je n'étais pas tout à fait sûre (de la victoire). J'avais 48/100e d'avance après la 1re manche (sur Goggia), j'ai fait une faute en début de seconde manche, je me suis dit que cette faute allait peut-être me coûter cher", a-t-elle ajouté, assurant que ce soir elle allait "dormir comme un bébé".
Blessée au genou droit (rupture du ligament croisé et lésion du ménisque) le 17 décembre 2013 en slalom à Courchevel (Savoie), la +Puce+ (1,57 m) a mis trois ans pour se reconstruire et retrouver la voie du succès.
"Je ne suis pas du tout du genre à vivre dans le passé, a-t-elle encore assuré. Les années compliquées permettent aussi aux athlètes de grandir et cela m'a parmis d'évoluer. On a tous plus ou moins vécu des blessures, mais on se bat, on travaille fort et aujourd'hui ce travail paie".
Antipodes
Avec des parents moniteurs, dont un père australien et oenologue, la blonde Tessa avait appris l'art du piquer de bâton sur les montagnes de Nouvelle-Zélande. Douée et précoce, elle avait remporté à 18 ans son premier succès en Coupe du monde, le géant d'Aspen (Etats-Unis) le 29 novembre 2008.La médaille de bronze aux Mondiaux 2011 à Garmisch-Partenkirchen (Allemagne) avait constitué une étape de sa progression.
Si Worley avait abordé les Mondiaux 2013 parmi les prétendantes à l'or, s'imposant nettement sur une pente difficile et verglacée, elle était la grande favorite à Saint-Moritz.
Son tableau a été impressionnant cette saison: après une 6e place à Sölden, pour l'ouverture de la saison, elle a alterné sur les six géants suivants trois victoires et trois deuxièmes places.
A deux géants de la fin, la Haut-Savoyarde est idéalement placée pour remporter aussi le globe de cristal de sa discipline de prédilection.
"Elle est à ce niveau-là depuis quelques mois. Elle a renforcé sa capacité à être sur une moyenne très, très haute. Cela lui faisait défaut par le passé. Elle montre qu'elle est la meilleure géantiste du monde", a indiqué le DTN Fabien Saguez, depuis Hochfilzen, en Autriche, où se déroulent les Mondiaux de biathlon.
Ses progrès en vitesse ne sont pas étrangers à cette confiance, qui lui permettent de ne plus dérailler.