La CGT, majoritaire chez Ascométal, appelait à la grève, ce vendredi 16 mai. Des salariés des sites de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et du Cheylas (Isère) ont suivi le mouvement "contre le démantèlement" du groupe sidérurgique en cas de reprise par le Brésilien Gerdau.
Si l'industriel brésilien est choisi comme repreneur, les syndicats redoutent la suppression de 300 emplois sur les sites de Fos et du Cheylas. Le mot d'ordre de cette grève reconductible, c'est donc "la défense des emplois et le maintien d'Ascométal dans son entité actuelle". La CGT soutient un autre projet, porté par le haut fonctionnaire Frank Supplisson, "le seul qui ne démantèle pas Ascométal", explique le syndicat. L'offre Supplisson a également la faveur du gouvernement, qui promet un prêt de 35 millions d'euros. Pour beaucoup, "Gerdau, c'est la mort d'Ascométal et de la sidérurgie française".
Reportage de Damien Borrelly et Jérôme Ducrot
Mercredi, l'audience d'examen des offres, au tribunal de commerce de Nanterre fut, selon un délégué syndical, "une parodie de justice". "Ils ne regardent que l'argent de Gerdau!". Alors que le tribunal rendra sa décision le 22 mai, "on a eu l'impression à l'audience que les dés étaient déjà jetés", estime la CFDT qui préfère, elle aussi, l'offre Supplisson, qui sauvegarde plus de 95% des emplois et tous les sites. Gerdau avance de son côté 390 millions d'euros de financement et propose de conserver 1586 emplois sur 1900, mais pas l'usine du Cheylas.