La visite ministérielle s'est déroulé ce jeudi 7 février à l'occasion des KET's, le sommet européen sur les "technologies clés". Arnaud Montebourg n'est finalement pas venu à Grenoble mais les salariés de STMicro étaient, eux, bien présents pour interpeller la ministre de la Recherche.
"Microélectronique, non au renoncement !" c'est la banderole que les salariés ont déployée tôt ce jeudi matin devant les portes de Minatec. D'après les salariés et les syndicats de STMicroelectronics, les propos ambitieux tenus au cours de ce sommet sont "en total décalage avec la réalité". En tous cas la leur. L'abandon de la "demi-soeur", STEricsson, est vécue comme une catastrophe. Sans parler des 700 salariés en poste à Grenoble, qui pourraient perdre leur emploi.
Marc Leroux, délégué syndical CGT pour STMicro et STEricsson, s'étonne des choix qui ont été faits, "tout le monde utilise des tablettes numériques et des smartphones, et STMicro se désengage de STEricsson parce que le secteur n'est pas rentable? C'est une aberration."
La CGT donne plus de détails dans un communiqué
Dans un communiqué, la CGT attire l'attention sur le fait que "l'Europe est déjà en retard en micro-électronique, mais la situation va s'aggraver si les Etats laissent STMicroelectronics se désengager de sa filiale STEricsson spécialisée dans les circuits pour la téléphonie".
"Alors que l'on parle régulièrement de "secteurs d'avenir", de balance commerciale déficitaire, quand va t-on se décider à réinvestir dans ce secteur? Et pour commencer à rester présent là où nous sommes. Abandonner STEricsson, abandonner l'activité mobile, pour des raisons financières est un calcul à court terme, catastrophique pour le long terme".
"Le gouvernement Français est directement interpellé puisque l'Etat est un actionnaire clé de STMicroelectronics. Interpellé sur l'emploi (il y a 5000 salariés de STEricsson dans le monde, dont 1000 en France dont 700 à Grenoble). Interpellé sur l'avenir de la micro-électronique."