"Je n'ai plus un rond, tout s'écroule" : la chapelière d'Aix-les-Bains doit fermer boutique, après 47 ans d'activité

A 83 ans dont plus de la moitié passés à la tête de la chapellerie le "Point Basque", Clémentine Bouvet va baisser le rideau. Avec l'avènement du commerce en ligne, son magasin situé en centre-ville d'Aix-les-Bains (Savoie), connaissait des difficultés financières depuis quelques années.

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"Je tourne une page, mais ce n’est pas une belle page, c’est une page de fin de vie…" Au milieu de son bric-à-brac de chapeaux, Clémentine Bouvet fouille. L'octogénaire en essaie un, en range d’autres. "On croit qu’on a tout réussi et puis tout s’écroule. Moi, je me suis écroulée là : je n’ai plus un rond. C’est terrible ce qui se passe aujourd’hui."

Elle enlève son couvre-chef, le repose sur l'étagère et reprend : "Et ce n’est pas fini. D’ailleurs, nos fournisseurs ferment, alors ce n’est pas peu dire…"

Elle déambule dans la petite chapellerie aixoise, "Le Point basque", qu'elle tient depuis 1976. Elle s'arrête face à une étagère dégarnie. "C’était plein jusque-là" , lance-t-elle, nostalgique, en désignant le haut du meuble.

Tout est à moitié prix. "Ce sont des prix de liquidation, précise Clémentine Bouvet. L’essentiel, c’est que ça parte, que le stock se réduise." Mais elle ne se fait pas d'illusion : "On ne vendra pas tout, il en restera toujours un peu." 

Depuis plusieurs années, le magasin connaissait des difficultés. "On a vendu énormément de chapeaux. Là, il y a le creux de vague, explique la gérante. Ça a été terrible ces deux dernières années." Elle souligne notamment la concurrence du commerce en ligne : "Je ne pouvais pas me douter que ça puisse ruiner des petits magasins. C’est la vie. La vie change, il faut changer avec, mais c’est douloureux."

La vie change. Il faut changer avec, mais c'est douloureux.

Clémentine Bouvet

à France 3 Alpes

Sur le trottoir, dans des bacs en plastique transparents s’amoncellent des couvre-chefs aux formes et couleurs variées. Aujourd'hui, entre déception et soulagement, la gérante confie : "Je suis très fatiguée. Faire une demande de liquidation, c’est un travail énorme. Il faut compter chapeau par chapeau : le prix d’achat, le prix de vente... J’y ai passé des soirées. C’est épuisant."

Après 47 ans d'une vie consacrée à sa passion des chapeaux, Clémentine Bouvet baissera définitivement le rideau le 27 juin.

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