Des manifestations contre les JO d'hiver 2030 organisées ce samedi dans les Alpes : "On ne rend service ni aux territoires de montagne ni à ses habitants"

Combien seront-ils à manifester à Albertville en Savoie ou à Briançon et Gap dans les Hautes-Alpes ce samedi 2 décembre, pour dire "Non" à l'accueil des JO d'hiver 2030 ? Quatre jours après que les Alpes françaises ont été retenues par le CIO, le front des "NO JO" est bien décidé à faire entendre sa voix pour "une vraie transition écologique" dans les territoires de montagne.

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"À la manifestation d'Albertville samedi, oui j'y serai... Il faut bien marquer un début dans l'action". Un peu prise de court par la quasi-désignation par le CIO (Comité international olympique) des Alpes françaises pour les olympiades d'hiver de 2030, l'Annécienne Valérie Paumier, fondatrice de l'association "Résilience Montagne", est l'une des figures médiatiques de l'opposition aux JO.

Ce samedi 2 décembre à 14 heures, des rassemblements contre l'organisation des JO d'hiver 2030 dans les Alpes françaises sont prévues à Albertville (Savoie) mais aussi à Briançon et Gap (Hautes-Alpes). Des manifestations organisées par des mouvements comme les Soulèvements de la Terre, France Nature Environnement ou le collectif "NO JO", unis depuis plusieurs mois pour dénoncer l’impact climatique, l’endettement des communes, et surtout les risques pour les territoires de montagne à favoriser l'accueil d'évènements de taille mondiale tels que les Jeux Olympiques.

"Il va falloir qu'on m'explique comment on va réussir à faire des jeux durables"

"C'est encore une grande page de pub pour la mobilité que l'on va promouvoir en faisant venir des millions de personnes en Tarentaise, et pas seulement", se lamente Alain Machet, le président de "Vivre en Tarentaise", l'association de défense de l'environnement dans cette vallée. "C'est un signe de plus que nos décideurs n'ont pas intégré les défis climatiques auxquels on devra faire face".

"Quand on sait que plus que 50% des polluants atmosphériques en montagne viennent de la mobilité, il va falloir qu'on m'explique comment on va réussir à faire des jeux durables", renchérit la fondatrice de l'association "Résilience Montagne".

Quant à l'argument numéro 1 de la candidature française, celui des équipements déjà existants tels que la piste de bobsleigh de la Plagne, les tremplins ou la piste de l'Eclipse de Courchevel, qui aurait permis à la France de décrocher la timbale, les opposants de la première heure aux JO de 2030 ne s'en laissent pas conter : "On annonce déjà 50 millions de travaux au Grand Bornand pour les Mondiaux de biathlon de 2028, qui seront réutilisés pour les JO de 2030, avec deux carrières à neige à 900 mètres d'altitude, un village complètement transformé. Il y a Isola 2000 dans les Alpes du sud qui annonce libérer 66 000 mètres carrés de terrain pour construire des lits. La Clusaz qui va construire un immense centre de presse... Au moment où l'on parle de limiter l'artificialisation du foncier, à force de conforter un modèle économique dont la mort est annoncée, on ne rend service ni aux territoires de montagne, ni à ses habitants."

Un référendum pour combler le déficit démocratique

Car les "NO JO" le promettent tous : les mêmes images que le monde entier a condamnées aux JO de Pékin, ces épreuves disputées sur un tapis de neige artificielle, on les reverra en 2030. Réchauffement climatique oblige ! Un phénomène planétaire et une grande cause pour laquelle un débat national s'imposerait au moyen d'un référendum, estime l'association "Résilience Montagne".

"A priori, si la candidature française a été préférée à celles de la Suisse et de la Suède, c'est qu'à l'inverse de ses concurrentes, en France, il n'est pas prévu de consultation populaire sur le thème des Jeux Olympiques. Mais au vu de l'importance des enjeux, est-ce qu'il est normal qu'on prenne un tel pari sur l'avenir des territoires de montagne sans consulter personne ?", interroge Valérie Paumier.

Cette analyse n'est pas sans écho dans la presse suisse notamment. Dans les commentaires de nos voisins helvètes, pointe beaucoup de rancœur. "Et à la fin, ce sont toujours les autres qui gagnent", pour Le Temps ou "la Suisse une nouvelle fois renvoyée à ses études", pour 20 minutes.ch. Mais aussi cet aveu : celui d'une problématique des référendums qui a certainement pesé en défaveur de la candidature de nos voisins.

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