Ecole musulmane à Albertville : le préfet contre un projet "séparatiste"

Le préfet de Savoie Pascal Bolot s'élève contre le projet "démesuré" et "séparatiste" de construction d'une école musulmane privée à Albertville, souhaitant un appel contre le jugement qui l'a autorisée, dans une interview au quotidien Le Dauphiné Libéré de dimanche.

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"En 2019, le maire avait refusé de délivrer le permis. Il avait bien fait", estime le préfet de Savoie après le jugement du tribunal administratif de Grenoble qui a annulé mardi le refus qu'avait opposé le maire d'Albertville Frédéric Burnier Framboret au permis de construire une école primaire privée de la Confédération islamique Millî Görüs (CIMG), proche de la Turquie.


"Ce projet relève sans ambiguïté d'une logique séparatiste : c'est une école privée islamique qui revendique sa prise de distance avec le système éducatif français. Comme partout ailleurs, la CIMG n'entend pas ouvrir cette école sous la forme d'un établissement sous contrat. Ses responsables entendent l'inscrire dans une union européenne des écoles musulmanes créée à leur propre initiative, ce qui est une manière d'échapper aux contingences nationales", explique Pascal Bolot.

"On ne peut pas, en France, tolérer des établissements où on tient école de contre-République. C'est le devoir du maire et de l'État de ne pas accepter ce type d'initiative qui participe à un processus d'archipélisation de la société française", juge-t-il, rappelant que la CIMG a refusé de signer la charte des principes de l'islam de France.

"Cette charte affirme des principes auxquels le plus grand nombre adhère : la liberté de conscience, la condamnation de l'islam politique et de son instrumentalisation, le rejet de toute forme de discrimination et l'égalité hommes-femmes. Comment confier à une telle organisation l'avenir de nos jeunes enfants? La réponse qui en découle est très claire : elle est négative", tranche Pascal Bolot.

 

Le préfet estime également que le projet n'est "pas acceptable, sur la forme, parce qu'il est démesuré". "Albertville, c'est 19.000 habitants, 1.500 écoliers. Là, on a une école confessionnelle qui prévoit de capter 400 élèves (...) On a un risque de bouleversement de la carte scolaire (...) On a un risque d'accélération de fermeture de classes et de différer des investissements pour des écoles de la République à Albertville".

Pour toutes ces raisons, le préfet "souhaite que la commune fasse appel de la décision du tribunal administratif", disant que "des motifs, en droit, devraient permettre de faire obstacle à l'exécution de ce jugement de première instance".
 

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