Une manifestation à l'appel du Rassemblement national a réuni, ce samedi 17 avril, à Albertville en Savoie, une centaine de personnes hostiles à la construction d'une école musulmane. Une construction validée par une décision du tribunal administratif de Grenoble.
Une bannière "Résistons à l'islamisation de notre région" a été déployée, ce samedi, par les partisans du mouvement d'extrême-droite devant la mairie d'Albertville en Savoie. Dans cette commune de près de 20.000 habitants, la Confédération islamique Millî Görüs (CIMG), proche de la Turquie, souhaite implanter une école de 400 élèves.
Présent à la manifestation, Andréa Kotarac, tête de liste du RN pour les élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes, dénonce "une situation absolument délirante, avec un projet mené par une organisation séparatiste".
"L'islamisme d'Erdogan nous humilie à travers une décision de justice prononcé au nom du peuple français qu'il a insulté depuis près d'un an maintenant", poursuit le candidat, transfuge de la France insoumise, qui dénonce l'appel au boycott du rassemblement par l'opposition municipale locale de gauche. "La gauche censée avoir Jean Jaurès dans ses tripes et Jeanne d'Arc dans son âme est à plat ventre devant l'islamisme puisqu'elle ne dit rien". Laurent Jacobelli, tête de liste RN dans le Grand Est où la subvention un temps accordée par la mairie écologiste de Strasbourg à un projet de mosquée porté par Millî Görüs avait également suscité la polémique, était présent au rassemblement.
Dans une déclaration écrite, le maire d'Albertville Frédéric Burnier Framboret (SE) relève que "le sujet s'oriente vers une polémique nationale qui n'est pas la (sienne)". Mercredi, l'élu avait annoncé son intention de faire appel de la décision du tribunal administratif de Grenoble. Le tribunal avait estimé que les motifs avancés par la mairie pour s'opposer au projet, portant notamment sur les places de stationnement, n'étaient pas recevables.
Le gouvernement, en réponse à la situation d'Albertville, a fait adopter lundi un amendement de dernière minute au projet de loi sur le séparatisme pour permettre au préfet de s'opposer à l'ouverture d'écoles hors contrat soutenues par un Etat étranger "hostile" à la République.