Il avait 31 ans quand il a été élu maire de Venthon pour la première fois. Depuis 42 ans, François Cantamessa n’a pas quitté son écharpe. Et malgré le poids des responsabilités locales de plus en plus lourd à porter et la baisse du pouvoir des maires, il s'épanouit dans la fonction.
Selon une étude du Cevipof rendue publique en novembre dernier, près d’un maire sur deux "songe à abandonner tout mandat électif ".
Ce "blues des maires" ne semble pas toucher François Cantamessa premier édile de la commune de Venthon, près d’Albertville, depuis 42 ans.
Il a aujourd’hui 72 ans et avoue accomplir sa mission "avec beaucoup d’enthousiasme et d’envie".
Mais quel est son secret ?
Fils d’immigrés italiens, François Cantamessa est très attaché à sa commune. Il est né à Venthon, y a grandi et s’est investi dans la vie associative très jeune avant d’entrer en politique.
Alors bien sûr, il y a eu des moments difficiles, comme la fermeture de Pechiney à la fin des années 90 et la fin de l'ère industrielle pour la commune. Tous les emplois sont partis.
Mais la vie de Venthon ne s'est pas arrêtée là, car François Cantamessa a cru en l'intercommunalité. Il a d'ailleurs été à l'origine de sa création en 2003. Et il a assuré la présidence de la Coral, la communauté de communes de la région d'Albertville jusqu'en 2017. Date à laquelle elle a été dissoute au profit d'Arlysère, la Communauté d'agglomération qui regroupe 39 communes autour d'Albertville.
Là encore, François Cantamessa n'a pris de recul. En tant que vice-président chargé du bâtiment, il supervise tous les gros chantiers de l'agglo.
Sa mission, il l'accomplit avec toujours autant d'enthousiame même s'il est bien conscient que la fonction de maire n'est plus la même aujourd'hui.
"Le maire est un serviteur à part entière de la commune et corvéable à merci" constate François Cantamessa. Le poids des responsabilités locales est de plus en plus lourd à porter et parallèlement, le pouvoir des maires diminue de plus en plus avec la baisse des dotations et la prédominance des agglomérations et communautés de communes.
La seule façon d'avoir un peu de poids pour sa commune, c'est de s'impliquer dans l'intercommunalité selon lui.
Alors, les maires sont-ils appelés à disparaître ? François Cantamessa ne veut pas y croire même s'il constate la crise des vocations et qu'il la comprend.