Le lycée de Moûtiers en Savoie est connu pour sa section bi-qualification "montagne" unique en France. A l'occasion de la journée portes ouvertes, les parents d'élèves ont voulu attirer l'attention sur l'incertitude qui plane sur cette formation. Son créateur est sur la sellette.
Manifestation inattendue au lycée Ambroise Croizat. Alors qu'en ce samedi 6 avril l'établissement ouvrait ses portes pour assurer sa promotion, les parents d'élèves sont venus défendre un enseignant.
A l'origine de la section bi-qualification montagne (lire ci-dessous), il y a huit ans, Nicolas Raynaud, devrait être remplacé à la rentrée prochaine.
Il n'aurait pas le diplôme adéquat pour poursuivre à sa mission.
Les élèves sont inquiets quant à la pérennité de la formation elle-même.
La section "montagne"
Cette section originale est ouverte aux élèves de troisième (20 places) possédant des qualités physiques et une grande motivation pour la montagne et les métiers associés.
En plus du bac, les élèves sont préparés à la totalité des brevets d’État accompagnateur, pisteur secouriste, escalade...
En gros, à la fin de leur formation, ces jeunes sont autonomes en randonnée, alpinisme, escalade, ski de randonnée. Les enseignants disent ne pas défendre "un monde de performance", il ne s'agit pas d'une section "sportive" mais d'une section "culturelle" sur la montagne.
Le CV de Nicolas Raynaud
Au cœur de cette "affaire", il y a CV de Nicolas Raynaud, prof de math depuis presque 20 ans et grand passionné de montagne.
Sous le pied, il a donc quelques formations dans le domaine notamment des brevets en randonnée alpine, en alpinisme, en ski alpinisme, en escalade. C'est même une référence et Nicolas Raynaud est souvent sollicité pour des formations auprès des professionnels de la montagne.
En 2005, il a donc créé cette section biqualifiante BE montagne au lycée Ambroise Croizat.
Huit ans plus tard, l'Inspectrice Pédagogique Régionale d’EPS exige de Nicolas Raynaud d’autres diplômes que son agrégation et ses six Brevets Fédéraux de Montagne. On lui demande aujourd'hui de décrocher une Licence ou un Master en Staps (fac de sport) ou un Brevet d’État classique.
L'assurance en question
Les raisons invoquées sont concrètes comme nous pouvons le lire dans un courrier que nous nous sommes procuré: "En cas d’incident de caractère grave, le responsable de l’encadrement sera le premier interrogé. Si celui-ci ne possède pas les qualifications nécessaires pour encadrer ces activités, alors c’est au signataire de la formation que l’on s’adressera, en l’occurrence l’État qui ne contracte pas de compagnies d’assurance. L’État est son propre assureur. Donc les indemnités demandées suite à un incident sont à sa charge".
On peut tout de même s'étonner d'une chose, l'administration a mis huit années avant de faire ce calcul!