Lors d'un point presse, ce mercredi 5 février, l'avocat de Marette a attaqué vivement les propos de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, à propos de la responsabilité du laboratoire. Il dénonce également un manque de contrôles de l'hôpital de Chambéry.
L'avocat du laboratoire Marette, dont la production a été suspendue pour trois mois après les décès de bébés à l'hôpital de Chambéry, a affirmé que les propos de la ministre de la Santé, mettant en cause le fabricant, relevaient "de la fantaisie". "Imputer une quelconque responsabilité au laboratoire Marette relève de la fantaisie alors qu'une instruction est en cours", selon Me Matthieu Lemaire. L'avocat appuie ses propos sur le rapport de l'Agence régionale de santé (ARS), diligenté à la suite de ces décès suspects.
Les affirmations de la ministre apparaissent "infondées"
"A l'examen du rapport de l'ARS, établi le 22 janvier 2014, ces affirmations (de la ministre) apparaissent infondées, confinent à la désinformation du public et des familles endeuillées, et à la diffamation du laboratoire Marette", selon l'avocat.
Dans une déclaration à la presse le 24 janvier, Marisol Touraine avait estimé que "l'hypothèse la plus probable est aujourd'hui celle d'un accident de production isolé sur le site de Marette". Dans cette déclaration, la ministre "a expressément écarté la responsabilité du centre hospitalier de Chambéry dans la survenance" des trois décès de nouveaux-nés en décembre dernier et a "stigmatisé un problème de production au sein du laboratoire Marette", a déploré l'avocat. Or, dans le rapport de l'ARS, il a relevé plusieurs points qui, estime-t-il, posent question.
L'hôpital de Chambéry pointé du doigt
Selon lui, le service de néonatologie de l'hôpital a été "totalement désinfecté" le 13 décembre "alors qu'aucun prélèvement n'a été réalisé préalablement" et que, de ce fait, "toute preuve éventuelle d'origine environnementale permettant d'expliquer l'émergence du gêne incriminé" dans les décès "a donc été détruite".
Par ailleurs, toujours selon le défenseur du laboratoire, les poches étaient stockées dans un réfrigérateur non conforme, à "usage ménager", "interdisant la traçabilité de la température". Or, poursuit l'avocat, dès le 20 décembre, le réfrigérateur a été remplacé par un neuf "sans qu'aucun prélèvement n'ait été réalisé préalablement".
Enfin, l'avocat rappelle que le centre hospitalier de Chambéry n'a été inspecté par l'ARS "qu'à compter du 7 janvier 2014, soit un mois après les premiers décès et alors que le service avait été entièrement aseptisé."