C'est un peu étonnant comme démarche pour une députée Europe-Ecologie-Les Verts. Michèle Bonneton a décidé de se frotter au dossier Rio Tinto en allant frapper à la porte de la direction Europe, Afrique et Moyen-Orient à Voreppe.
Imaginez une députée verte défendant l'industrie ! La scène a pourtant bien eu lieu ce jeudi 24 janvier dans une circonscription autrefois détenue par les socialistes, la 9e circonscription de l'Isère. Michèle Bonneton a pris son courage à deux mains et est allée dire sa colère au siège de Rio Tinto à Voreppe. Pour elle, "derrière cette industrie, il y a des hommes qui méritent qu'on les aide". Faut dire que la députée a une autre casquette qui la rend légitime dans ce débat, elle est membre de la commission des Affaires Economiques à l'Assemblée nationale.
La députée a du mal à digérer la dernière annonce de "Rio Tinto Alcan" qui prévoit 98 licenciements sur le site de Voreppe. "Ce sont ainsi le tiers des effectifs du centre de recherche et du siège social de l'ex Pechiney qui sont menacés", explique-t-elle, indignée.
"Le laboratoire de recherche de Rio Tinto Alcan Voreppe n'est pas le seul à entrevoir sa disparition", ajoute l'élue, "à Saint-Jean-de-Maurienne, si l'existence de l'usine d’aluminium est menacée par la révision des tarifs d'électricité en 2014, le centre de recherche sur la fabrication l'est dès 2013".
Au-delà du constat local, Michèle Bonneton note que "c'est toute la recherche sur l'aluminium sur le territoire français qui est menacée, et l'existence même d'une filière de fabrication de l'aluminium dans notre pays, alors que l’aluminium est un métal stratégique".