364 malades du Covid-19 hospitalisés à Chambéry : "Le virus fait plus de dégâts qu'au printemps", alerte un médecin

Alors que la Savoie détient le triste record du taux d'incidence le plus élevé de France, les hôpitaux subissent l'accélération de l'épidémie de plein fouet. Ce lundi, le centre hospitalier de Chambéry dénombre 364 patients malades du Covid-19. Soit 30% de plus qu'il y a une semaine. 

Ils étaient 249 le 3 novembre, ils sont désormais 364 patients atteints d'une forme grave de Covid-19 pris en charge par le centre hospitalier Métropole Savoie (CHMS) de Chambéry. Parmi eux, 258 malades du nouveau coronavirus sont hospitalisés dans les services médecine et chirurgie, dont 28 réanimation et soins intensifs. 106 sont hospitalisés à domicile ou dans les services de soins de suite et de réadaptation. 
 
En Savoie, département qui affiche le taux d'incidence le plus élevé de France avec plus de 1 156 cas pour 100 000 habitants au cours de la dernière semaine glissante, l'épidémie s'emballe. En sept jours, le nombre de patients hospitalisés à Chambéry pour Covid-19 a augmenté de plus de 30%. 

Pour le Dr Olivier Rogeaux, infectiologue au CHMS, le pic de la deuxième vague n'est pas encore atteint. "Il est trop tôt pour crier victoire concernant des impacts bénéfiques du confinement. Tant que le virus circule aussi activement, il y aura des malades en réanimation une dizaine de jours plus tard."
 


Pour soulager le service de réanimation de l'hôpital chambérien, dont 28 des 39 lits sont occupés par des patients atteints de Covid-19, six évacuations de malades vers des hôpitaux de l'ouest de la France ont déjà été effectuées. "Le service est tendu mais on essaie toujours de garder un peu de marge, avec deux ou trois lits ouverts en permanence", explique l'infectiologue.


"Le confinement est vital pour l'hôpital"

La deuxième vague épidémique, déjà largement plus haute que la première – 93 patients étaient hospitalisés au plus fort de la première vague au CHMS–, frappe également durement le moral des équipes soignantes. "Cette fois, il y a beaucoup plus de malades et de décès. Cela a un impact sur les soignants, souligne le Dr Rogeaux. Et puis, on constate moins de solidarité. On a moins l'impression que tout le monde est dans le même bateau. On est déboussolé par les gens qui nous disent qu'on en fait trop, alors que le confinement est vital pour l'hôpital. Si cette digue cède, il y aura un débordement."

Face à l'accélération de l'épidémie, l'infectiologue appelle à respecter le plus strictement possible les mesures de confinement et les gestes barrières : "Les failles de ce confinement se situent lors des pauses ou des repas entre collègues et dans les moments familiaux. Une vigilance de tous les moments est vitale pour nous."
 
Si le taux d'incidence général du coronavirus en Savoie est très alarmant, c'est plus spécifiquement la circulation de la maladie parmi les aînés qui inquiète le Dr Rogeaux : "Le taux d'incidence chez les plus de 65 ans est de 1 230 pour 100 000 habitants. Lorsque cette population est touchée, cela débouche sur plus d'hospitalisations derrière, même si le coronavirus peut aussi toucher des jeunes."

Près de la moitié des 110 nouveaux clusters signalés par l'Agence régionale de santé d'Auvergne-Rhône-Alpes au 5 novembre se situe dans des établissements pour personnes âgées dépendantes. "On en est pas encore à trier les patients en raison du manque de moyen, mais la situation est très tendue, résume Olivier Rogeaux. On a appris de la première vague que ce n'est pas dans l'intérêt de certains malades d'être placés en réanimation. Ce qui est sûr, c'est que le virus fait plus de dégâts qu'au printemps."

 
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