Ce lundi 17 octobre, le Conseil municipal de Chambéry a voté un vœu visant à interdire tous les animaux dans les cirques. La loi prévoit déjà la disparition progressive des animaux sauvages. Mais les élus demandent au législateur d’interdire également la mise en scène des espèces d'élevage comme les chats, les chameaux et les serpents.
C’est un acte purement symbolique. Lors du Conseil municipal du 17 octobre, les élus de Chambéry ont voté un vœu visant à interdire tous les animaux dans les cirques. "Par ce vœu, la Ville souhaite poursuivre dans son ambition d’exemplarité en faveur du bien-être animal et propose que cette interdiction de mise en scène des animaux dans les cirques, les privant de leur dignité, s’étende à tous les types d’animaux, qu’ils soient sauvages, domestiques, de ferme ou autres" peut-on lire dans le texte présenté à l’assemblée du Conseil municipal.
À l’issue du vote, le vœu a été adopté, mais il n’a aucune valeur juridique. "C’est juste une orientation politique que la municipalité souhaiterait, explique Sabrina Haerinck, conseillère municipale déléguée à la protection des animaux et du vivant, à l’origine du projet. Le but, c’est que plein de villes fassent la même chose, et que la multiplication des vœux montre au législateur qu’il serait intéressant de changer la réglementation".
Que dit la loi ?
Après la mobilisation de nombreuses associations de protection animale et de municipalités, la loi concernant la présence d’animaux dans les cirques a commencé à évoluer fin 2021. La loi n° 2021-1539 prévoit ainsi l’interdiction de la mise en scène d’animaux dits sauvages dans les cirques itinérants d’ici 2028.
En revanche, cette loi n’a pas de portée sur tous les animaux n’entrant pas dans cette catégorie (chiens, chats, chevaux, chèvres, furets, chameaux, dromadaires, serpents, otaries, etc.) peuvent donc être exploités à des fins de spectacle en toute légalité. "Nous souhaitons que cette législation s’applique à tous les animaux dans le monde du spectacle, qu’ils soient sauvages ou non, ajoute Sabrina Haerinck. On veut que la réglementation suive les évolutions de mentalité, que le bien-être animal soit bien plus pris en compte au niveau national".
Un vœu pieux
L’association Justice Animaux Savoie se félicite de ce "vœu pieux". "Que ce soit un lion, un zèbre, une chèvre, un poney ou un chat, ces animaux n’ont pas leur place dans des camions à l’année, attachés sur des parkings, estime la présidente Pauline Di Nicolantonio. Pour nous, c’est un acte fort, car si toutes les communes s’y mettent, on peut espérer une évolution de la réglementation. Ça montre aussi que les cirques avec animaux ne sont pas les bienvenus dans les villes ayant voté ce type de vœux".
D’un point de vue juridique, la ville de Chambéry n’a aucun moyen d’empêcher la venue d’un cirque itinérant si ce dernier s’installe sur un terrain privé. "Mais dans tous les cas, nous ferons en sorte que les animaux soient bien traités", concède Sabrina Haerinck.
D’autres villes comme Montpellier, Grenoble, Trappes et Villepreux ont déjà voté des vœux similaires. En novembre, c’est la commune de La Ravoire, en Savoie, qui va présenter ce souhait lors de son Conseil municipal.