Ce vendredi 26 juillet, la cour d'appel de Douai (Nord) a rendu sa décision concernant "Toto le sanglier". Recueilli par une famille de l'Arrageois, l'animal ne sera finalement pas euthanasié. Son histoire avait ému la France entière.
La décision de justice était très attendue. "Toto le sanglier" ne sera pas euthanasié. la Cour d'appel de Douai (Nord) a rendu son arrêt vendredi 26 juillet.
Le combat n'est pas fini
Maître Jean-François Camus Camus, avocat de la famille Bienvenu, a déclaré après avoir eu la bonne nouvelle : "C'est un combat qu'on a gagné sur de la procédure, mais le combat n'est pas fini. Ce qui est arrivé à Monsieur Bienvenu peut arriver à tout un chacun. demain, vous ramassez un oiseau qui est tombé du nid (...) vous risquez de vous retrouver devant le tribunal correctionnel pour détention illégale d'un animal. Il faut légiférer la-dessus".
Le combat n'est pas fini. Ce qui est arrivé à Monsieur Bienvenu peut arriver à tout un chacun. demain, vous ramassez un oiseau qui est tombé du nid, vous risquez de vous retrouver devant le tribunal correctionnel pour détention illégale d'un animal. Il faut légiférer là-dessus.
Jean-François Camus, avocat d'Arnaud Bienvenu qui a recueilli Toto
Avec Arnaud Bienvenu, l'avocat entend donc pousser les politiques à légiférer sur cette question. Peut-être y aura-t-il un jour une loi portant le nom de Toto, le sanglier ?
En attendant, Toto devrait couler des jours heureux, au beau milieu de ses congénères, dans le parc animalier de Saint-Laurent, près de Charleville-Mézières.
Bientôt à Charleville-Mézières
Le maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon a déclaré à nos confrères de France 3 Grand-Est : "Je suis très heureux que le bon sens ait pu s'imposer. La mort de Toto aurait été absurde et cruelle". Un enclos séparé, à l'écart des autres animaux, a été préparé. Son transport est envisagé pour "les prochains jours". Une procédure qui se fera bien sûr "en lien avec la communauté urbaine d'Arras", où se trouve pour l'instant l'animal.
Une longue histoire
L'histoire de Toto commence à l'automne 2023, à Boiry-Becquerelle, village de 400 habitants au sud d’Arras.
Le fils de la famille Bienvenu, parti se promener en forêt, croise la route de plusieurs marcassins poursuivis par des chiens de chasse. Le jeune garçon en sauve un, blessé, et le ramène au domicile familial.
Arnaud Bienvenu nous confiait il y a quelques jours : "On l’a biberonné comme un bébé, on s’est levés la nuit, on lui a donné du lait, du glucose, on a étudié sur internet, on l’a élevé comme nos chats, nos chiens dans la maison avec les enfants, pendant 2 mois. Il a grandi dans la maison. Il a été élevé avec nos animaux".
Saisi par la justice
Mais en France, détenir des animaux sauvages est interdit. Un sanglier, même apprivoisé, demeure un animal sauvage aux yeux de la loi. En novembre 2023, la gendarmerie est venue chercher le jeune sanglier chez les Bienvenu. Il est alors placé à la fourrière de la Communauté urbaine d’Arras. Mais le lieu n'est pas adapté et ne peut garder l'animal sur le long terme. Et, le relâcher dans la nature est impossible car il est trop habitué à l'homme.
Mobilisation pour sauver le sanglier
En première instance, puis en appel, la justice a ordonné l'euthanasie de l'animal, sans imaginer l'émoi qu'une telle décision allait provoquer. Très vite, la ville de Charleville-Mézières (Ardennes) proposait d'accueillir Toto. Les Ardennes ont comme emblème un sanglier et surtout, disposent d'un parc animalier municipal prêt à accueillir le suidé.
Même le maire d'Arras, Frédéric Leturque, avait "demandé solennellement à la présidente de la cour d'appel de Douai d'empêcher la mort" du sanglier.
Et puis, deux pétitions (plus de 138 500 signatures) et une cagnotte avaient été lancées, le sort de Toto a ému tout le pays.