Chaque année, environ 20000 femmes subissent une mastectomie, l'ablation d'un ou des deux seins, pour combattre leur cancer. Pour celles qui éprouvent le besoin de retrouver un téton, symbole de féminité et de maternité, une entreprise savoyarde est la première en Europe à créer des prothèses d'aréoles ultraréalistes en silicone.
"C'est thérapeutique, je sens que j'en ai besoin pour guérir, pour me retrouver et pour reprendre confiance en moi" confie Armelle. Après un cancer du sein diagnostiqué en octobre dernier, cette Normande de 40 ans éprouve un besoin profond d'obtenir une reconstruction mammaire "complète".
Après la mastectomie de son sein malade, une prothèse a immédiatement été posée. Mais la vision quotidienne de sa cicatrice de 10 cm sur sa poitrine lui rappelle sa maladie. "Il manque quelque chose" explique Armelle : son téton, symbole de féminité et de maternité, parfois objet de désir.
J'ai hésité à me faire tatouer, mais le tatouage reste plat. Ce qui me manque le plus c'est le relief naturel sous un tee-shirt.
Armelle
Pour y remédier, elle souhaite faire appel à une petite entreprise savoyarde "The Nipples Lab" - le laboratoire de tétons - qui commercialise des prothèses en silicone. Grâce à une prise d'empreinte de son autre mamelon, Armelle pourra obtenir une prothèse personnalisée et ainsi un résultat le plus naturel possible.
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Certification européenne "dispositif médical"
Créé il y a à peine deux ans par une entrepreneuse savoyarde, cette start-up basée à Chambéry est la seule aujourd'hui à commercialiser ce type de prothèses ultraréalistes en Europe. Diane Lavinia a eu cette idée après que certains de ses proches ont été atteint d'un cancer du sein.
Après 6 mois de procédure, elle vient d'obtenir la certification européenne "dispositif médical", garante de la traçabilité des produits.
Ces prothèses sont coûteuses : 200 euros la paire ou 350 euros le lot de 6 tétons sur-mesure. Selon leur utilisation et leur entretien, ces prothèses ont une durée de vie d'au moins 6 ans mais ne sont pas prises en charge par la Sécurité Sociale. Diane Lavinia espère des évolutions en ce sens pour celles qui n'auraient pas les moyens de se les fournir. En attendant, elle reverse 10% de ses ventes à des associations en lien avec le cancer du sein.
Comme Armelle, les clientes de Diane Lavinia viennent de toute la France. Elle reçoit même des commandes de Suisse, du Luxembourg, de Belgique et d'Angleterre. Mais cette entrepreneuse a pensé à tout : pour celles qui ne peuvent faire le déplacement, elle envoie des kits de moulage à réaliser soi-même pour obtenir leur empreinte à distance.
Une "banque" de 500 tétons
Lors de leur cancer, certaines femmes ont été contraintes de se faire enlever les deux seins pour survivre. Pour ces femmes qui ne sont pas en mesure de réaliser une empreinte, Diane Lavinia a constitué une "banque de téton".
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Concrètement, elle a lancé un appel solidaire pour "donner" son empreinte mammaire. Avec aujourd'hui plus de 500 modèles, la Savoyarde est en mesure de proposer des prothèses à la forme, la couleur et la taille les plus fidèles possible aux tétons d'origine.
Forte de son succès, cette petite entreprise va bientôt s'agrandir. Diane Lavinia envisage de recruter une ou deux personnes en septembre prochain. Des idées plein la tête, cette femme à l'esprit d'initiative envisage de compléter son activité par la création de maillots de bain et de lingerie adaptée aux femmes qui portent des prothèses mammaires externes dans leur vêtement à la suite d'un cancer du sein.
