La vaccination des adolescents contre le papillomavirus a connu une augmentation significative en France, ces derniers mois, depuis le démarrage de la campagne d'incitation au collège. L'objectif est d'atteindre 80 % à l'horizon 2030, pour lutter contre certains cancers, comme celui du col de l'utérus.
Ce matin, un bus stationne à proximité du lycée de Belley dans l'Ain. Il ne s'agit pas de sortie pédagogique, mais de prévention. La motivation, parler santé et plus particulièrement de papillomavirus.
Huit personnes sur 10 sont affectées au cours de leur vie, d'où l'importante de savoir comment s'en préserver. Le papillomavirus est aussi appelé HPV (Human papillomavirus). Une très grande famille de plus de 200 virus qui infecte la peau et les muqueuses. Il est très contagieux.
Une cause de cancers
Femmes et hommes sont concernés par ces infections sexuellement transmissibles. Neuf fois sur dix, le corps se débarrasse seul des virus en un ou 2 ans, mais dans 10 % des cas, le système immunitaire échoue. Le virus peut alors provoquer des lésions précancéreuses. On comptabilise 6 400 nouveaux cancers par an, soit 17 personnes par jour à qui on annonce qu'ils ont un cancer et que ce cancer est causé par une infection HPV. 50 % des cas concernent des cancers du col de l'utérus et un quart concerne les hommes.
Une persistance de l'infection peut avoir plusieurs conséquences selon le type de HPV. Un auto-examen régulier peut être un bon moyen d'éviter les aggravations. "Certains causent des verrues génitales (plaques de boutons avec des couleurs inhabituelles) sur le haut des cuisses, sur les fesses, l'anus, le pénis, les testicules, le vagin et la vulve. Elles ne grattent pas, ne saignent pas. Le seul moyen de les repérer, c'est de s'examiner" explique l'animatrice. Un traitement précoce est efficace. Les éliminer est plus complexe et la récidive est forte.
Pour une vie sexuelle plus sereine
Lors de séances de vulgarisation, les lycéens sont attentifs. La pédagogie passe par un jeu avec des tablettes interactives et la compréhension est manifeste. Certains sont déjà vaccinés, d'autres non.
Pour l'infirmière du lycée, le bus tombe à pic. "Plus, on va en parler, plus ils vont prendre conscience de l'intérêt du vaccin, de l'acceptation de ce vaccin pour éviter de se contaminer. C'est une prise de conscience pour leur vie sexuelle pour qu'elle soit beaucoup plus sereine" se réjouit, Emmanuelle Antoine. Pour elle, le bus est un outil pédagogique complémentaire au programme de prévention de la vie affective et sexuelle mis en place dans l'établissement.
Un lieu de parole
"Ce n'est pas un sujet qu'on aborde avec nos parents, les professeurs ou des choses comme ça. Et je trouve que c'est essentiel de sensibiliser là-dessus parce que c'est, c'est important pour notre santé plus tard" salue une lycéenne.
Les chiffres évoqués font écho. "Il a quand même 8 personnes sur 10 qui peuvent être porteurs de ces virus, c'est énorme. Moi, je pensais qu'il y avait beaucoup moins de personnes qui étaient contaminées" réplique une autre.
Ça fait un peu peur de savoir qu'on peut mourir à tout moment avec une relation sexuelle.
Un lycéen
Le vaccin protège pendant environ 15 ans. En empruntant ce bus, les jeunes ont pris un ticket pour l'avenir.