La procureure générale de Chambéry a requis 25 ans de réclusion criminelle jeudi à l'encontre d'un étudiant en psychologie de 24 ans accusé d'assassinat et de tentative d'assassinat commis en 2015 à Chambéry et Thonon-les-Bains.
Le 21 mai 2015 à l'aube, un SDF avait été retrouvé mort dans un parc de Chambéry (Savoie), le corps lardé de 28 coups de couteau et le pantalon baissé jusqu'aux chevilles.
Sept mois plus tard, Adrien Bottollier avait été mis en cause dans une attaque au couteau, à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) et c'est de cette manière que les enquêteurs avaient fait le rapprochement avec le premier crime commis.
À Chambéry, "le crime était presque parfait" a souligné la magistrate Thérèse Brunisso : pas d'empreinte, pas d'ADN, pas de mobile. Mais Adrien Bottollier s'était vanté de son acte auprès de ses proches, auprès de sa deuxième victime et n'a jamais contesté sa volonté de tuer cette nuit-là.
"En tuant pour tuer, l'accusé a nié à sa victime toute humanité", a estimé la procureure. Pour les faits de Thonon-les-Bains, Adrien Bottollier affirme que les coups de couteau étaient une réponse à une agression de l'homme qui se trouvait face à lui.
Thérèse Brunisso conteste ce raisonnement : il n'y a "aucun doute", Adrien Bottollier voulait tuer, il était même animé de "la seule volonté de tuer pour tuer", il avait attiré sa victime vers lui et n'avait "aucun mobile".
La procureure générale a encore considéré que la répétition des faits à sept mois d'intervalle, la circonstance de tuer pour tuer "comme une expérience", le "plaisir" éprouvé lors de cet acte, la personnalité "très inquiétante" de l'accusé soulignée par l'expert psychiatre, sa "froideur extraordinaire" étaient autant d'éléments signant la gravité des faits.
"Je suis réservée", a-t-elle ajouté, en pensant au futur du jeune homme impassible dans le box des accusés. La magistrate a par ailleurs requis un suivi socio-judiciaire pendant quinze ans, avec injonction de soins.
Le verdict est attendu dans la journée.