Adrien Bottollier a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat du parc du Verney à Chambéry. L'ex-étudiant a avoué avoir tué un SDF de 28 coups de couteau en 2015.
Après le verdict, chacun a fait un pas vers l'autre. La cour d'assises de la Savoie a condamné Adrien Bottollier, l'assassin du parc du Verney à Chambéry, à 25 ans de réclusion jeudi 30 janvier. L'ex-étudiant en psychologie de 24 ans était jugé pour l'assassinat d'un SDF en 2015.
A l'énoncé du verdict, les parents d'Adrien Bottollier ont chacun à leur tour marché vers les frères et les soeurs du quinquagénaire tué à Chambéry. Puis vers le trentenaire attaqué au couteau la même année à Thonon-les-Bains, pour lequel leur fils a été condamné pour tentative de meurtre.
Lui-même a demandé à parler à l'avocat de la famille de la victime décédée, et ils se sont pris la main. Il a aussi serré dans ses bras son père, contre lequel il avait eu des mots si durs durant l'audience, et avec lequel il aimerait renouer.
L'avocate générale qui avait requis la peine prononcée par la cour, enfin, a été remerciée par les parties civiles et des proches de l'étudiant. Des larmes ont coulé et chacun s'est souhaité le meilleur pour la suite. Après quatre jours d'audience et sept heures de délibéré, Adrien Bottollier a été condamné également à un suivi socio-judiciaire de 15 ans à sa sortie de détention.
"Tuer pour tuer"
Le 21 mai 2015 à l'aube, le corps d'un homme sans domicile fixe était découvert dans le parc du Verney à Chambéry, lardé de 28 coups de couteau. Sept mois plus tard, dans la nuit du 25 au 26 décembre, l'accusé était mis en cause dans l'attaque de Thonon et les enquêteurs faisaient le rapprochement avec le premier crime, dont l'étudiant s'était ouvert auprès d'amis, qui n'avaient pas voulu le croire.
A l'une, installée au Canada, il avait écrit sur Facebook, après lui avoir envoyé la photo d'un couteau ensanglanté la nuit du crime de Chambéry : "Je comptais attendre l'année prochaine pour recommencer mais pour te prouver ma sincérité, ça arrivera plus tôt."
La cour et les jurés l'ont condamné pour assassinat à Chambéry mais n'ont pas retenu la préméditation pour les faits de Thonon, contrairement à l'avocate générale, pour qui Adrien Bottollier était animé de "la seule volonté de tuer pour tuer", une "expérience" dans laquelle il avait éprouvé du "plaisir".
La magistrate s'était dite "réservée" quant à l'avenir de l'accusé. Avant le départ de la cour et des jurés en délibéré, celui-ci avait pris une dernière fois la parole, souhaitant aux proches des victimes de parvenir à se reconstruire. "Pendant quatre ans, je me suis surtout attaché à travailler pour empêcher la récidive. Je ne dis pas que ça va s'arrêter, je continuerai toujours parce que je ne veux plus que ça arrive", avait-il ajouté.
Adrien Bottollier n'a jamais contesté sa volonté de tuer et la préméditation de son geste dans le crime de Chambéry, dont il était reparti les mains ensanglantées en riant "comme un fou", de son propre aveu. Il affirmait en revanche que l'attaque de Thonon n'était pas due à ses pulsions mais avait répondu à une agression de sa victime.