Le procès d'une mère de famille, âgée de 29 ans, se déroule depuis ce lundi 2 mai devant la cour d'assises de Chambéry : elle est accusée d'avoir tenté d'empoisonner son fils de deux mois avec des médicaments dissous dans un biberon, en 2018. L'enfant, désormais en bonne santé, avait été secouru à l'époque.
Une mère de famille de 29 ans est jugée devant la cour d'assises de la Savoie, depuis ce lundi 2 mai. Elle est accusée d'avoir tenté d'empoisonner son fils de 2 mois en avril 2018, avec des médicaments dissous dans son biberon.
De l'Alprazolam, un anxiolytique dangereux pour les nourrissons, avait été ajouté au biberon. La présence du médicament avait ensuite été confirmée par les analyses toxicologiques. Une fracture au crâne, antérieure aux faits, a également été décelée, selon la médecin légiste.
Deux versions s'affrontent lors de ce procès : est-ce la mère de famille qui a avoué cet acte lors de sa garde à vue avant de se rétracter devant le juge d'instruction ? Son compagnon de l'époque est-il impliqué ? Un pacte secret a-t-il été scellé entre les deux individus ? C'est la justice qui doit trancher dans cette affaire qui contient son lot d'inconnus.
Pour Me Olivier Connille, avocat de la défense, l'accusée "s'est rétractée devant le juge d'instruction tout de suite après sa garde à vue. Depuis, elle tient toujours la même position depuis quatre ans." Selon la défense, un pacte secret aurait été conclu entre elle et son ancien compagnon au moment des faits. Le scénario envisagé : elle porterait la responsabilité pour que lui ne perde pas son travail.
Le verdict attendu mercredi
Ce mardi, les avocats ont assailli son ancien compagnon de questions. Lui maintient sa version : il n'y a pas eu de pacte. "Je n'ai rien fait. Elle non plus", dit-il.
De quoi interroger les parties civiles. D'autant plus qu'une réunion dans un climat tendu avait été organisée la semaine avant l'empoisonnement entre les deux individus et le père biologique. Il était notamment question de reconnaissance de l'enfant et d'adoption.
Une semaine plus tard, un jour de déménagement, l'enfant avait été empoisonné. Fallait-il faire dormir le nourrisson à tout prix ? "On a l'impression d'une certaine collusion entre eux. Je m'interroge de savoir si tous les deux n'auraient pas donner de l'Alprazolam à l'enfant, non pas pour se débarrasser de lui, mais plutôt pour qu'il passe une nuit à peu près correcte. Voilà où est ma question aujourd'hui", se demande Me Marie-Laure Martinez, avocate des parties civiles.
Ce mardi, la personnalité complexe de la mère de famille, qui aurait multiplié les conquêtes par le passé, a été au centre des discussions et étudié par la cour d'assises. Au cours de l'audience, la jeune femme est restée stoïque, un visage et une posture de marbre. Comme absente ou derrière un masque.
Le verdict est attendu ce mercredi soir. Aujourd'hui, l'enfant va bien et les médicaments n'auraient aucune conséquence. Il a été sauvé, et il vit avec son père biologique.