Coronavirus : des masques "périmés" ont-ils été distribués aux soignants de l'hôpital de Chambéry ?

Un syndicat de l'hôpital de Chambéry interpelle la direction sur la découverte de masques "périmés" dans certains services, notamment en réanimation où sont admis des patients atteints du Covid-19.

Le ton monte entre Force ouvrière (FO) et la direction du Centre hospitalier métropole Savoie (CHMS) à Chambéry. Les deux parties s'affrontent sur des distributions de masques chirurgicaux aux soignants, fin avril, en pleine crise du nouveau coronavirus. Des masques "périmés depuis un an", selon le syndicat. Ce à quoi l'établissement répond que leur "date de péremption initiale (...) avait été prorogée".

Joint par France 3 Alpes, le service communication affirme d'emblée que "l'hôpital de Chambéry ne distribue pas de masques périmés à ses soignants", parlant de "polémique creuse". Depuis le début de l'épidémie de Covid-19, le manque de masques s'est cruellement fait ressentir à l'échelle du pays. Le centre hospitalier de Chambéry affirme, de son côté, ne "jamais (avoir) été en difficulté quant à la distribution" de ces équipements de protection.

Mais dans un courrier adressé à la direction, FO alerte sur "l'utilisation de masques chirurgicaux périmés par des personnels en contact avec des malades". Le syndicat s'indigne que des masques, dont la date de péremption initiale était fixée au 31 août 2019, "(aient été) utilisés en service de réanimation" jusqu'au 8 mai 2020. Dans un communiqué, l'hôpital répond que la date de péremption a "été prorogée jusqu’au 30/04/2020 par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM)", ajoutant que ces masques "ont été distribués jusqu’au lundi 27 avril".

Pourquoi ont-ils été retrouvés jusqu'au 8 mai dans certains services ? Il s'agit de "stocks de masques périmés" qui n'auraient plus dû s'y trouver, reconnaît l'établissement. Une anomalie dont la direction dit avoir pris connaissance le 5 mai, avant de retirer les masques périmés "dans une dizaine de services, notamment d'Ehpad" où ils ont été retrouvés. Il ne s'agit donc pas de "distribution volontaire de masques périmés", mais d'une erreur due à un cycle de consommation plus lent que d'habitude, plaide l'hôpital.

 

Pouvoir de filtration "pas altéré"


Le syndicat pointe toutefois une déclaration contradictoire du Premier ministre, Edouard Philippe. Il affirmait lors d'une conférence de presse, jeudi 7 mai, que l'Etat a trouvé dans ses stocks plus de 400 millions de masques périmés. Dans cet inventaire figuraient "360 millions de masques" chirurgicaux "dont les dates de péremption étaient antérieures" à décembre 2019. Ceux, en bon état, qui ont pu être récupérés sont utilisés "non pas comme masques chirurgicaux mais comme des masques grand public", selon le chef du gouverment.

FO dénonce donc le fait que des masques dont la date de péremption initiale remonte à huit mois aient été distribués à des soignants, alors que le Premier ministre affirmait qu'ils avaient vocation à servir au "grand public""Les masques distribués le sont en tant que masques chirurgicaux, dès lors que la date de validité inscrite par l'ANSM n’est pas dépassée", argue l'hôpital de Chambéry, affirmant que "le pouvoir de filtration de ces masques chirurgicaux périmés n’est pas altéré, dès lors qu'ils ont été stockés dans de bonnes conditions".

 
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