Le pôle espoir 100% féminin de Chambéry ne cesse de grandir. Créée en 2020, la section cyclisme a vu cette année celle du triathlon rejoindre l'organisme. La structure a pour but d'accompagner les jeunes athlètes dans leur parcours sportif et dans leur émancipation en dehors du deux-roues.
Depuis 2020, Chambéry possède un pôle espoir 100 % féminin, dédié aux jeunes cyclistes. Tanguy Hertzog, entraîneur et chargé de la communication interne du pôle explique : "C’est unique en France, c'est le seul pôle qui est 100 % féminin. Les athlètes sont toutes scolarisés, de la troisième jusqu'à post-bac, donc des [catégories, NDLR] minimes jusqu'aux espoirs."
Le pôle bénéficie d'un cadre et d'un terrain de jeu idéal pour les différentes pratiques du vélo. Depuis septembre dernier, une section triathlon s'est ouverte, en lien avec le club de Chambéry.
En ce mois de novembre, les athlètes évoluent sur les terrains gras de cyclo-cross. L'heure est à la récupération et à la technique entre deux compétitions importantes. L’objectif, à cette période de l’année, est de jongler entre le cyclo-cross, le VTT et des séances de renforcement musculaire en vue de la prochaine saison sur route, raconte l'entraîneur.
On peut se comprendre. On sait ce qu’on ressent
Juliette Barbereau, espoir de 16 ansà France 3 Alpes
Le but de cette structure est de permettre à des jeunes filles d'évoluer entre elles avec un encadrement professionnalisant, quel que soit leur niveau. "Toutes évoluent à des niveaux différents, du régional au niveau national, voire à l’international. Certaines ont vraiment des ambitions de passer pro, que ce soit en route ou en VTT", raconte Tanguy Hertzog. D'autres ont pour ambition "de progresser dans leur pratique et s'épanouir au lycée et dans le sport". "On peut se comprendre. On sait ce qu’on ressent", témoigne Juliette Barbereau, espoir de 16 ans.
En dehors du sport, il y a un axe essentiel défendu par le pôle espoir, celui de la scolarité. "C'est l'axe prioritaire avant toute autre réussite", affirme Damien Baucherin, rentré dans l'organisme par un service civique avant de passer un diplôme d'entraîneur en cyclisme. Il ajoute : "La réussite sportive leur permet de développer aussi des qualités sociales. Cet axe-là est hyper important pour la cohésion au sein de la structure.”
Scolarité adaptée
Pour Juliette, "ça donne toujours envie d’y aller, même quand on est un peu moins motivé, car il y a une bonne ambiance." Ce cadre a convaincu sa mère, Anne-Pascale. Dans ses anciens clubs, "Juliette était un peu isolée, la seule fille de son niveau. Dans cette structure, elle a pu avoir des horaires aménagés avec le lycée qui est adapté. Ça lui permet de progresser avec d’autres filles de son âge et en groupe. Le cyclisme est un sport très difficile et rouler seule, ce n’est quand même pas évident. Ça les motive beaucoup plus d’être ensemble."
En effet, le lycée Louis Armand les libère quatre après-midi par semaine afin d’avoir des temps d’entraînement importants, consacrés à leur pratique. Sans avoir de rattrapage scolaire à effectuer.
Un pôle qui veut s'étendre sur le territoire
Il y a deux ans, le pôle a été labellisé pôle espoir par la Fédération de cyclisme, une étape dans son envie d'émancipation sur le plan national. "L’idée est de pouvoir construire le développement vers une accession en pôle France", évoque Damien. Dans cette perspective, deux nouvelles antennes ont vu le jour depuis la rentrée 2023. Une à Ambert, dans le Puy-de-Dôme, et une à Cluses, en Haute-Savoie.
Cette évolution rapide témoigne également du développement du cyclisme féminin ces dernières années. À l'image de Juliette, les jeunes athlètes arrivent plus facilement à se projeter. "Pour nous, jeunes filles, ça donne envie de continuer et de persévérer. Ce qui n’était peut-être pas le cas pour certaines il y a quelques années en arrière."
La tête sur les épaules, Juliette profite de ce pôle afin de mettre toutes les chances de son côté pour accomplir son rêve, tout en assurant son avenir en dehors du sport.
