Décès lors d'une expulsion à Chambéry : le rassemblement dégénère, une militante placée en garde à vue

Plus d'une centaine de personnes s'est réunie devant la mairie de Chambéry, lundi 8 juillet, pour dénoncer la mort d'un quinquagénaire lors d'une expulsion la semaine précédente. Les manifestants ont été évacués manu militari après avoir envahi dans la salle du conseil municipal.

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Le rassemblement organisé par les associations Confédération Nationale du Logement Savoie et Droit au logement (DAL 38) devant la mairie de Chambéry ce lundi 8 juillet 2019 a dégénéré. Plus d'une centaine de personnes s'est réunie dans la capitale de la Savoie pour interpeller le conseil municipal suite au décès d'un père de famille, mercredi 3 juillet, lors d'une expulsion locative. Les manifestants ont été évacués dans la soirée par la police, et une militante placée en garde à vue, informe la préfecture.

La manifestation a débuté en début de soirée, autour de 18 heures. Environ 120 personnes selon la police, entre 150 et 200 selon les manifestants, se sont réunies "pour que ce drame ne se répète plus jamais". Lakhdar Bey, 52 ans, est mort d'un arrêt cardiaque lors d'une tentative d'expulsion qualifiée de violente par plusieurs témoins. L'homme et sa famille occupaient illégalement un appartement rue Albert Perriol, quartier Bellevue. Il s'agissait de la troisième tentative d'expulsion depuis le mois de juin.
 
La famille n'avait jamais payé pour ce logement décrit comme "insalubre, sans eau ni électricité, mais mieux que la rue" dans un communiqué par le DAL 38 selon qui "Lakdhar a été tué par l’irresponsabilité, la brutalité et l’acharnement des policiers, mais aussi de l’acharnement des donneurs d’ordre". Lors de l'intervention des forces de l'ordre, le père de famille s'est énervé, les policiers l'ont emmené menotté dans leur voiture et il est décédé peu après. L'autopsie a révélé une "dysfonction cardiaque", mais par "de coup ou de violence" de la part des policiers.

La famille envisage de porter plainte contre la police. L'IGPN, la "police des polices", mène actuellement l'enquête à Chambéry. 
 


Un dialogue impossible, selon le maire de Chambéry


Sur le fond du dossier, nous avons pu rencontrer ce 8 juillet le maire de Chambéry, qui est également vice-président de Cristal Habitat, le bailleur social qui gère le logement squatté par Lakhdar Bey.

Selon le maire, le dialogue n'était plus possible avec la victime de l'expulsion. Il n'aurait jamais vraiment déposé de demande de logement. Il aurait refusé deux propositions. Les services sociaux auraient arrêté de suivre son dossier, après qu'il les ait menacé.

 

Les militants évacués, une personne interpellée


Le DAL, la LDH, le NPA notamment, ainsi que des proches du père de famille, dont son frère, ont observé une minute de silence devant la mairie, ce lundi 8 juillet, et pris la parole pour exiger la fin des expulsions et le relogement de la famille, qui vit depuis cinq jours dans un foyer. Les manifestants ont ensuite décidé "d'interpeller le conseil municipal", a expliqué un des militants.
 
"On n'a pas été écoutés, a déploré Julien, le maire a appelé la police qui a été extrêmement violente". Vers 21 heures, quelques dizaines de manifestants s'étaient déplacés vers le commissariat pour protester contre l'interpellation d'une militante. La directrice départementale de la Sécurité publique, Laetitia Philippon, a indiqué que cette personne "avait mordu" un policier et se trouvait effectivement en garde à vue.

"Une policière a reçu un coup à la tête", indique par ailleurs la préfecture de la Savoie, ajoutant que les forces de l'ordre ont dû "faire usage du gaz lacrymogène" car des individus auraient tenté de s'en prendre à eux lors de l'interpellation.

Ce 9 juillet, dans un communiqué, le DAL 38 réclame la prise en charge totale des frais de rapatriement du corps par la mairie de Chambéry, le relogement digne et adapté, dans un logement social et non un foyer, de la famille de la victime, la libération immédiate de la personne arrêtée lors de l'évacuation du conseil municipal de Chambéry et aucune poursuite judiciaire, l'arrêt de toutes les expulsions en été comme en hiver.









 
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