Décès lors d'une expulsion en Savoie : un rassemblement organisé devant la mairie de Chambéry

Après la mort d'un père de famille lors d'une expulsion locative en Savoie, un rassemblement est organisé, lundi 8 juillet, devant la mairie de Chambéry. Le DAL 38 réclame notamment un jour de deuil national et des arrêtés anti-expulsion dans chaque ville de France.

Un rassemblement "pour que ce drame ne se répète plus jamais". Le collectif pour le droit au logement de l'Isère (DAL 38) appelle à manifester devant la mairie de Chambéry, lundi 8 juillet à 18 heures, pour dénoncer la mort d'un père de famille lors d'une expulsion locative la semaine passée.

"Lakdhar a été tué par l’irresponsabilité, la brutalité et l’acharnement des policiers, mais aussi de l’acharnement des donneurs d’ordre", dénonce l'association. Cet homme de 52 ans était visé par une tentative d'expulsion alors qu'il occupait illégalement un appartement avec sa famille. Il est décédé d'un arrêt cardiaque lors de cette opération qualifiée de violente par plusieurs témoins. "Aucune trace de coup" n'a toutefois été relevée sur son corps, selon les résultats de l'autopsie.
 
Le drame a suscité une vive émotion dans le quartier, bouleversant les voisins qui ont été marqués par la brutalité de la scène. "Le DAL dénonce le cynisme de l'Etat, des villes, des bailleurs qui se traduit aujourd'hui par cette fin tragique", peut-on encore lire dans le communiqué de presse du collectif qui demande "un vrai logement pour la famille B., un jour de deuil national pour Lakdhar (...) et des arrêtés anti-expulsion dans chaque commune de France".

Le DAL affirme par ailleurs que "ni le bailleur, ni le maire ni le préfet n’a relogé cette famille avant la première expulsion". Une allégation contestée par le parquet de Chambéry. D'après le procureur de la République, Lakhdar B. "avait refusé toutes les propositions de logement qui lui avaient été faites depuis son arrivée à Chambéry au mois d'août 2017, choisissant de s'installer dans cet appartement inoccupé".

 

"Longue" enquête de l'IGPN


Selon d'autres témoignages recueillis par France 3 Alpes, la victime souffrait de problèmes cardiaques connus du voisinage et en avait déjà avisé les policiers. D'autres affirment l'avoir signalé à ces derniers au moment des faits, ce qui n'apparaît pas dans la procédure selon une source proche de l'enquête.
 
Sur une vidéo d'un témoin obtenue par RTL, Lakhdar B. a été sorti du bâtiment pratiquement les genoux à terre, porté par deux policiers. On ne peut pas déterminer sur ces images s'il est déjà inanimé ou seulement réticent à son interpellation. "Il ne voulait pas marcher, les policiers ont dû le porter", assure leur supérieure Lætitia Philippon, directrice départementale de la Sécurité publique de la Savoie.

Les services sociaux ont pris en charge la famille qui a été relogée. Une enquête a été ouverte par les inspecteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour recherche des causes de la mort. Des investigations qui s'annoncent "longues".

 
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