Le président de la FDSEA du Gard, David Sève, était convoqué à la gendarmerie, mardi 23 juillet, suite à la plainte de la société d'exploitation autoroutière Vinci Autoroutes pour dégradations, lors du blocage de l'autoroute A9 par des agriculteurs, fin janvier. Une centaine de soutiens l'accompagnait à sa convocation à Remoulins.
"Aujourd'hui, c'est le droit de manifester qui est bafoué !", lance David Sève, avant de pénétrer dans la gendarmerie de Remoulins, près de Nîmes. Le président de la Fédération de syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) du Gard était convoqué, ce mardi 23 juillet, suite à la plainte de la société d'exploitation autoroutière Vinci Autoroutes.
Le blocus de l'A9 et des dégradations
Fin janvier, des agriculteurs avaient tenu un blocage sur l'autoroute A9 dans le Gard pendant huit jours. Ils protestaient contre l'augmentation des taxes et contre les normes environnementales, qui rognaient leurs marges.
Vinci Autoroutes a porté plainte contre David Sève pour des dégradations survenues sur l'A9 lors de cette action. En tant qu'organisateur du blocage dans le Gard, c'est lui que l'entreprise juge responsable.
Une centaine de soutiens
Ce mardi, une centaine d'agriculteurs accompagnait le président de la FDSEA du Gard à sa convocation, en signe de soutien. Il a été entendu pendant une heure par les gendarmes.
La mobilisation de fin janvier s'inscrivait dans un mouvement national de colère des agriculteurs. Plusieurs axes routiers avaient été coupés par des tracteurs dans tout le pays.
On a mis en place tout pour que les choses se passent bien et très correctement. Jusqu’à présent, on a été félicité. (...) Quand on est partis, on a débarrassé l’autoroute de ce qu'on avait mis. Donc, je pensais que ça s’était plutôt très bien passé.
David Sève, président de la FDSEA du Gard.
Pour les agriculteurs présents devant la gendarmerie, cette mise en cause de David Sève est vécue comme une injustice. "Le but [du blocage] était de faire entendre notre voix. Des choses comme ça, c'est un peu pour nous faire taire et ne pas parler de notre problème !", dénonce Pierrick Legrand, vigneron.
Aujourd’hui, beaucoup de nous prennent cette convocation comme une provocation. On reste encore dans le calme mais la pression monte et la cocotte-minute est prête à exploser.
Frédéric Cavagna, secrétaire général de la FDSEA Gard.
Alors qu'ils considèrent que les promesses du gouvernement n'ont pas été respectées, les agriculteurs et viticulteurs préviennent que de nouvelles manifestations pourraient avoir lieu cette automne.
Ecrit avec P.Sauthier.