Zones défavorisées : des agriculteurs audois célèbrent leur victoire à la Piège, d'autres obtiennent un fonds d'urgence "grêle"

Après 6 ans de lutte, les exploitations agricoles de La Piège sont à nouveau considérées comme "des zones agricoles défavorisées". En parallèle, la préfecture de l'Aude ouvre un fonds d'urgence en soutien aux parcelles sinistrées par les intempéries du mois de mai dernier.

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Après 6 ans de lutte, les exploitants agricoles de La Piège peuvent enfin crier victoire. Sur 24 communes de cette partie de l'Aude, 20 d'entre elles sont à nouveau considérées commes "des zones agricoles défavorisées". Un statut qui permet aux agriculteurs d'obtenir à nouveau des aides destinées aux terres agricoles pauvres.

Zone agricole défavorisée

En mars 2019, un arrêté avait déclassé les 24 communes de la Piège hors de la zone agricole défavorisée.

On s'est retrouvées, les 24 uniques communes de l'Aude à ne pas être classées soit en zone montagne soit en zone défavorisée.

Yann Vétois - membre du collectif "Pour que vive la Piège"

Début juillet 2024, la cour administrative d'appel de Toulouse a invalidé cet arrêté. Une victoire pour la cinquantaine d'agriculteurs audois qui a obtenu gain de cause.

"Tout les efforts consentis depuis début 2018 par les agriculteurs du collectif "Pour que vive la Piège" et leurs avocates ont portés leur fruit", s'enthousiasme le collectif  "Pour que vive la Piège" sur Facebook. 

Depuis quelques jours, les exploitants agricoles savourent l'heureuse issue de ce long combat, comme dans l'exploitation laitière de Loïc Albert à Saint Julien de Briola.

 "J'étais en train de faire de la paille dans le champ quand Yann m'a appelé pour me dire "on a gagné, on a gagné" alors j'ai prévenu tout le monde, on était tous hyper contents !", raconte le jeune éleveur membre du collectif "Pour que vive la Piège".

Six ans d'efforts et de mobilisation

Barrages routiers ou actions symboliques : depuis six ans, les membres du collectif Pour que vive la Piège n'ont jamais baissé les bras.

Cette année, ils ont même travaillé conjointement avec des spécialistes et le support technique des services du département pour dresser un nouveau relevé de la nature des sols.

Pendant les trois mois d'hiver, on a réalisé 600 sondages sur les 24 communes déclassées qui ont permis de faire un inventaire des points défavorisés de La Piège.

Madeleine Bleuene - éleveuse fromagère

5 000 euros annuel par exploitant

Désormais, cette cinquantaine d'exploitants peuvent à nouveau prétendre à l'indemnité compensatoire d'handicap naturel. Soit plus de 5 000 euros annuel par exploitant.

Une subvention capitale pour le maintien des éleveurs dans ces zones aux relief prononcés, même si pour certains, il est déjà trop tard.

Un élevage qui part ne revient jamais, jamais ! On l'a dit et redit, malheureusement sur ce territoire on a perdu 7 ou 8 éleveurs qui ne reviendront pas.

Patrick Albert - éleveur laitier membre du collectif

Prochaine étape pour les agriculteurs de la Piège : obtenir le rattrapage des aides non versées depuis 2019.

Création d'un fonds d'urgence "grêle"

Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, le préfecture de l'Aude vient d'annoncer l'ouverture d'un fonds d'urgence grêle pour les exploitations du Limouxin et du Val-de-Dagne touchées par les intempéries de mai 2024. Un dispositif d'urgence qui s'élève à 150 000 euros.

Une bouffée d'air frais pour les viticulteurs audois qui ont subi de plein fouet cette météo peu clémente.

Sur son site internet, la préfecture de l'Aude détaille les conditions de ce fonds d'urgence. Les demandes sont à adresser en format papier au plus tard le 28 juillet 2024.

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