La grève des routiers français, entamée en début de semaine, appuie le mouvement contre la Loi Travail. Une action a été organisée, ce jeudi 19 mai au matin, à Chambéry-Bissy. Elle a entraîné de grosses perturbations dans toute l'agglomération chambérienne.
L'opération de blocage de la zone industrielle de Bissy a débuté dès hier soir. Une trentaine de camions ont passé la nuit sur place. Les manifestants ont bloqué la "très stratégique" avenue de la Houille Blanche qui dessert notamment le Phare et Savoiexpo et surtout énormément d'entreprises.
Ce matin, les bouchons sont rapidement "remontés" sur tout les axes, et c'est tout le Nord-Ouest chambérien qui a été paralysé. Le mouvement a été levé vers 12h15 mais les routiers se sont donné rendez-vous, dimanche 22 mai entre 11 h et 15 h sur l'aire de l'Abis de l'autoroute A43, pour rencontrer et échanger avec les conducteurs européens sur leurs conditions de travail.
Reportage de Claudine Longhi et Frédéric Pasquette
Mouvements sociaux : des ralentissements sur la zone de Bissy / Parc des expositions
— Préfet 73 (@Prefet73) 19 mai 2016
Adopté en première lecture après le recours au 49-3 de la Constitution, le projet de Loi Travail instaure la primauté des accords d'entreprises sur les accords de branche, un casus belli pour les syndicats qui représentent les routiers.
Ce jeudi matin, sur RTL, Manuel Valls a voulu "rassurer" les chauffeurs routiers, affirmant que le projet n'aurait pas de "conséquences" sur leur rémunération et le paiement de leurs heures supplémentaires, tout en se disant prêt à faire lever par les forces de l'ordre certains barrages.
Le Premier ministre qui accuse la CGT et FO, "qui sont minoritaires dans le transport routier", de vouloir "attiser les inquiétudes en faisant croire que la Loi Travail mènerait à baisser la rémunération des heures supplémentaires des routiers" à "10% au lieu de 25%". "Sauf accord de branche signé par une majorité des organisations syndicales, les heures de conduite supplémentaires des routiers resteront payées 25% de plus. Donc il n'y a aucune raison de s'inquiéter, donc il n'y a aucune raison de manifester", a-t-il ajouté.