La crise sanitaire a considérablement rallongé les délais pour passer l'examen du permis de conduire, notamment en Savoie où l'attente moyenne est de 3 mois. Les auto-écoles doivent même refuser des demandes d'inscription, faute de créneaux.
C'est une mauvaise surprise que personne n'avait vu venir. Les auto-écoles se retrouvent confrontées à un afflux de candidats depuis la fin du confinement, à tel point que les délais s'allongent pour passer l'examen du permis de conduire. En Savoie, il faut compter près de 3 mois d'attente, en plus des difficultés d'inscription rencontrées par certains candidats.
Dans les quatre auto-écoles Drive Innov de Rhône-Alpes, on a été obligé de refuser du monde. La quarantaine d'inscriptions par mois aurait pu monter à 60 ou 70 s'il n'y avait pas eu de numerus clausus, imposé par le nombre de places limité à l'examen.
"Tout le monde a pu se former au code à distance. Mais il y en a pas mal qui ont mis plus de temps et d'un coup, ils ont voulu se lancer et la demande a explosé, résume Yohann Berthe, président des centres Drive Innov en Rhône-Alpes. Automatiquement, vu que le même nombre de candidats passe l'examen chaque année, ça a bloqué. Concrètement, une personne qui s'inscrit va attendre trois mois sa date d'examen."
Plannings "surchargés"
La route menant au permis de conduire risque donc d'être semée d'embûches pour les candidats en cette période post-confinement. L'une d'eux, qui a commencé à prendre des cours de conduite en septembre, a dû composer avec la crise due au Covid-19. "Ca a pas mal retardé les choses. On n'a pas eu autant d'heures de conduite qu'on aurait voulu", regrette-t-elle.
Beaucoup de territoires sont touchés par cet afflux de candidats au permis de conduire en Auvergne-Rhône-Alpes, et tout particulièrement la Drôme où il faut attendre jusqu'à 6 mois avant l'examen. Une situation difficile, y compris pour les moniteurs. "(Les candidats) attendent parce qu'ils en ont besoin pour leur travail, pour l'école. Ils sont très motivés à prendre des leçons. Malheureusement, les plannings sont surchargés. On n'a pas de place de permis donc c'est très compliqué", remarque Jean-Marc Schneider, moniteur d'auto-école à Chambéry.
Le manque d'inspecteurs du permis de conduire est également en cause. Un problème qui se pose à l'échelle nationale, particulièrement perceptible en cette période de tension.