Alors que les arrêtés préfectoraux se multiplient dans la vallée de la Maurienne à cause de la sécheresse, les opposants au Lyon-Turin dénoncent le chantier qui siphonne la montagne. Ils craignent que celle-ci manque d'eau dans quelques années.
La future ligne ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin se creuse sous les Alpes. À l'horizon 2030, un double tunnel de 57,5 km, soit 115 km de creusement dans la montagne, est destiné à accueillir des trains pour le transport des marchandises et des voyageurs.
Mais ce "chantier du siècle", comme certains l’appellent, chiffré à 18,3 milliards d’euros, ne va sans pas sans provoquer débats et contestations quant à son coût financier et écologique. Alors que la France subit de plein fouet la sécheresse, les opposants alertent sur la consommation d’eau du chantier.
Des millions de m3 d’eau prélevés dans la montagne
Au-dessus du village de Saint-Martin-la-Porte, sort l’eau de la descenderie du Lyon-Turin. Selon l’association d’opposants au chantier, des millions de m3 se déversent dans l’Arc, le fleuve qui serpente au fond de la vallée : "Il y a deux buses, explique Philippe Delhomme le co-président de l'association Vivre et agir en Maurienne, il y en a une qui fait à peu près 20 litres par seconde pendant que l’autre est à 100 litres par seconde. Ça donne une idée de la quantité d’eau que la descenderie de Saint-Martin-la-Porte capte dans la montagne."
La crainte que la montagne manque d’eau
Ce collectif anti Lyon-Turin a peur qu'à terme la montagne manque d’eau : "On a calculé et on atteint 5 millions de m3 d’eau par an. Ce qui équivaut à la consommation d’eau de 200 000 habitants par an. En plus de cela, il faut ajouter la fonte des glaciers, la diminution du manteau neigeux, si on additionne tout cela, il va vraiment y avoir un manque d’eau", s’inquiète le membre du collectif.
Un désastre écologique que ce collectif juge irréversible. Une réunion publique est prévue le 23 septembre où de nombreux députés et des élus déjà mobilisés seront présents.