La Banque alimentaire de Savoie s'apprête à lancer sa collecte annuelle vendredi alors que ses stocks de denrées alimentaires sont au plus bas. Les bénévoles comptent sur les dons pour faire face à une probable hausse des bénéficiaires.
Produits frais, tout va bien. Fruits et légumes, suffisant. Epicerie, plus compliqué. En Savoie, la Banque alimentaire débutera vendredi 27 novembre sa grande collecte annuelle. Crise sanitaire oblige, les enjeux sont encore plus importants que les autres années mais, paradoxalement, les difficultés sont plus nombreuses. Après une pénurie de bénévoles comblée in extremis, ce sont désormais les stocks de denrées qui se sont amincis.
"Pour les potages, il ne nous reste plus qu'une seule palette. Les légumes secs, on n'a plus rien du tout. Absolument plus rien. Et au niveau de la purée, il ne nous reste plus qu'une cagette. On attend plusieurs tonnes en livraison mais pour l'instant, on n'a rien", résume le gestionnaire des stocks de la Banque alimentaire de Savoie, Philippe Breuvart.
La collecte de ce week-end s'annonce capitale pour l'association qui compte sur les dons pour refaire ses stocks. "On n'a jamais été aussi faibles. Déjà, le mois de novembre est le plus faible de l'année parce que c'est celui qui précède la collecte. Ensuite, on a plus distribué au printemps du fait du confinement. On avait moins de produits frais qui rentraient, donc plus de produits secs. Tout ça additionné avec la collecte de printemps qui a donné des résultats moyens, on a moins de stocks", ajoute Philippe Breuvart.
Craintes autour de la fermeture des stations
A cause de la crise du Covid-19, la Banque alimentaire de Savoie va réduire sa présence en magasin. D'habitude, pour sa grande collecte de novembre, elle récolte 100 tonnes de denrées alimentaires. Cette année, les bénévoles s'attendent à 70 tonnes, au mieux 80. Pour compenser, l'organisation perçoit des dotations de l'Etat et de l'Union européenne. Pour la première fois depuis sa création, la Banque alimentaire achète elle-même des denrées pour les redistribuer, tout comme en Isère.
"Les craintes sont plutôt sur les prochains mois parce que, sans doute qu'à la crise sanitaire va s'ajouter une crise sociale. Elle est assez perceptible dans les très grands centres urbains comme Lyon et Marseille où les Banques alimentaires sont très sollicitées, pas encore trop chez nous. On s'y prépare", explique le président de la Banque alimentaire de Savoie, Denis Suisse-Guillaud.
La fermeture des remontées mécaniques en station jusqu'au 20 janvier fait craindre aux bénévoles de lourdes conséquences sociales, notamment chez les saisonniers.