Ouvrir tout en fermant les remontées mécaniques : les acteurs des stations de ski dénoncent une "aberration"

Le Premier ministre a confirmé ce jeudi que les stations de ski, bien qu'ouvertes durant les vacances de Noël, ne pourront pas faire fonctionner leurs remontées mécaniques. Le secteur, qui travaillait depuis plusieurs jours sur un protocole sanitaire poussé, ne comprend pas cette décision.

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"C'est une aberration, car c'est une activité de plein air !" a réagi Alexandre Maulin. Le président des Domaines skiables de France (DSF), opérateurs des remontées mécaniques des 250 stations de ski françaises, se dit "atterré" après l'annonce d'une ouverture des stations sans remontées par le Premier ministre, Jean Castex, ce jeudi.

"Le Premier ministre confirme les mots du Président, qui ne nous satisfont pas puisqu'ils ne tiennent pas compte de tout le travail réalisé par le département, par la région, par les professionnels, par les élus locaux depuis de nombreuses semaines, souligne Emilie Bonnivard, député Les Républicains de Savoie, interrogée par France 3 Alpes. Cette décision est prématurée. Elle nous condamne pour les prochaines semaines, alors que nous souhaitions ouvrir sous contrôle sanitaire."
 
"Les demandes d'annulation, s'il n'est pas possible de faire du ski, sont gigantesques : 85 à 90% des gens qui viennent à la montagne font du ski", a rappelé M. Maulin, qui parle de "20 à 30% de l'activité remise en cause". "Conscients que la situation sanitaire est une priorité, nous cherchions des solutions pour des orientations vers le privé, pour ne pas saturer l'hôpital public, et tout notre travail a été balayé d'un revers de main mardi soir [par le président de la République, ndlr] et confirmé ce jeudi matin" par le Premier ministre, a déploré le responsable.
 
Il a assuré que les opérateurs allaient "continuer à venir au contact du gouvernement et à demander des explications". "Pourquoi prendre la décision maintenant si on peut attendre dix jours ? Pourquoi une annonce nationale au lieu de faire du local en affinant les capacités hospitalières publiques et privées ?" s'est-il interrogé.
 

Laurent Reynaud, délégué général de DSF, a renchéri sur Twitter : "Le ski : une activité de plein air que le gouvernement veut interdire pour décourager les Français de se rendre à la montagne alors que toutes les autres activités y seraient autorisées ?!"


"On n'a pas le droit d'être sacrifiés sur l'autel de la politique"

Du côté des édiles de stations, le président de l'Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM), Jean-Luc Boch, a renchéri en parlant d'une décision "totalement incompréhensible".

"Quand on est 400 dans un métro parisien, on ne se contamine pas. Mais à quatre sur une remontée mécanique, on se contaminerait ?" a relevé M. Boch, lui-même maire de La Plagne (Savoie). Et il s'est interrogé sur la fermeture des équipements publics. "Quels sont-ils ? Les cinémas ? Les théâtres ? Est-ce qu'il y a une application particulière aux montagnes ?". "Il faut nous dire clairement qu'on veut tuer les stations. Il faut nous le dire !" s'est emporté le président de l'ANMSM.
 
Quant à l'argument de la situation des hôpitaux proches de la saturation à cause du Covid-19, "rappelons que 92% à 94% des accidentés du ski sont traités en cabinets de station. Et il y a aussi beaucoup de place dans les cliniques privées", insiste-t-il. "On va arrêter de se faire massacrer en se taisant ; on ne va rien lâcher ! On n'a pas le droit d'être sacrifiés sur l'autel de la politique", a conclu M. Boch, qui a demandé un rendez-vous au Premier ministre la semaine prochaine et réfléchit "à ce qu'on va intenter comme action".

Une pétition en ligne, signée par le président de l'ANMSM et, entre autres, par Jeanine Dubié, présidente de l’association nationale des élus de montagne ainsi que par Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, réclame l'ouverture complète des stations de ski durant les vacances de Noël. 

 
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