Les parents d'Arthur Noyer et leur avocat rencontraient la presse ce vendredi. Le procès du meurtrier présumé de leur fils, Nordahl Lelandais, débute lundi 3 mai à Chambéry. Ils appellent à la "dignité" lors des débats à venir, "pour la mémoire d'Arthur".
Ils sont apparus calmes, d'un pas discret, dans la cour du palais de justice de Chambéry. Accompagnés de leur avocat, Me Bernard Boulloud, les proches d'Arthur Noyer ont fait une dernière déclaration à la presse avant le début du procès de Nordahl Lelandais ce lundi devant la cour d'assises de la Savoie.
Quentin, le frère du jeune militaire tué sous les coups de l'ancien maître-chien, et Didier et Cécile, les parents d'Arthur Noyer, ont lancé un appel "à la dignité et au respect".
"Faire face à l'assassin" d'Arthur
"Pour la mémoire d'Arthur", l'avocat de la famille Noyer a demandé à tous les soutiens de la famille d'être "les plus dignes et les plus sereins possible, dans la salle d'audience, naturellement, mais également au dehors". Les membres de la famille "seront là pour faire face, chacun, à l'assassin de leur fils, de leur frère et de leur petit-fils", a précisé Bernard Boulloud devant une quinzaine de journalistes, employant à dessein le terme "d'assassin" pour qualifier Nordahl Lelandais.
Le silence plutôt que la haine
L'ancien maitre-chien militaire est renvoyé devant la cour d'assises de la Savoie pour "meurtre" - impliquant donc l'absence de préméditation - pour des faits commis dans la nuit du 11 au 12 avril 2017 près de Chambéry.
"A tous, nous leur demanderons de respecter la robe de l'avocat de l'accusé, ainsi, même et surtout, la personne qui la porte", a ajouté le conseil en pensant à son confrère de la défense Alain Jakubowicz, et ce, "quelle que soit la stratégie qui sera choisie pour la défense".
Les parties civiles préféreront "le poids du silence de chacun des soutiens de la famille" qui sera "beaucoup plus lourd à supporter que celui d'un tombereau de propos injurieux ou haineux" pour l'accusé.
Maître Bernard Boulloud a cité Victor Hugo, notant que "la haine, c’est l’hiver du cœur" et paraphrasé Gandhi estimant "qu'en opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre en surface comme en profondeur. Et c'est justement ce que détestait Arthur, la haine".
Le poids du silence de chacun des soutiens de la famille sera certainement beaucoup plus lourd à supporter que celui d’un tombereau de propos injurieux ou haineux.
"Je n'appréhende pas de voir l'autre"
"Sérénité, apaisement et justice, c’est ce que demande la famille", a insisté l'avocat des parties civiles.
Pendant toute l'intervention de leur avocat, les proches d'Arthur Noyer sont restés silencieux. Didier Noyer a accepté de dire quelques mots. Du bout des lèvres, la voix étranglée par les prémices d'un sanglot, le père de la victime a dit "être prêt" et ne pas appréhender la confrontation avec "l'autre".
Depuis le début de l'affaire les parents d'Arthur Noyer refusent de nommer Nordhal Lelandais. "Ce serait lui donner trop d'importance", confiait Cécile Noyer, la maman du jeune militaire, à nos confrères de France 3 Centre Val de Loire il y a quelques jours.
Quentin, Cécile et Didier Noyer disent "avoir confiance dans la justice" et attendent simplement "que justice soit faite".
En mars, Me Boulloud avait précisé à l'AFP qu'il ne ferait pas "de justice spectacle" lors du procès. "Cécile et Didier Noyer ne veulent pas ça." A l'écart, le secrétaire général de la présidence de la cour d'appel de Chambéry a assisté au bref point de presse, afin de prendre le pouls du côté des parties civiles, à trois jours d'un procès sous tension.
Les débats doivent se tenir du 3 au 12 mai. Une quarantaine de médias ont été accrédités pour couvrir le procès.