Des opposants à la contruction d'un parking de sept étages à proximité du centre-ville de Chambéry ont bloqué le chantier ce lundi 8 juin. Ils réclament la suspension des travaux jusqu'au deuxième tour des municipales.
Nouvelle mobilisation et nouveau blocage. Ce mercredi 10 juin, les opposants au parking Ravet entament leur troisième jour de blocage du chantier. Selon les organisateurs, 25 militants participaient à l'opération le premier jour, menée depuis 6h30 lundi matin par Extinction Rebellion, Youth for Climate et le collectif Ravet.
Lundi 8 juin, quatre personnes ont grimpé sur la grue du chantier, emnenant avec eux eau et nourriture. L'objectif : occuper l'engin le plus longtemps possible, jusqu'à obtenir une réponse - ils l'éspèrent favorable - du maire Michel Dantin, principal promoteur du futur parking.
Les opposants réclament en effet la suspension des travaux du parking jusqu'au deuxième tour des municipales, qui se tiendra le dimanche 28 juin. Ils souhaitent miser sur un possible changement de municipalité pour la prochaine mandature. Thierry Repentin, à la tête de la liste d'opposition, s'est de fait prononcé pour une renégociation du projet.
Car en l'état, le parking Ravet est un projet à 500 places réparties sur sept étages, construit le long du quai Ravet au niveau du pont des Amours. Un chantier à 11 millions d'euros déjà bien amorcé depuis l'été 2019, que les militants souhaitent désormais limiter à 300 places maximum.
"Une catastrophe écologique"
Les opposants au parking dénoncent notamment une surdimension du projet, comme le confirme Yves Macquet, qui se définit comme un citoyen engagé : "Nous avons fait des comptages dans les parkings existants, et on a constaté qu'il y avait beaucoup de places libres la nuit, alors que ce futur parking avait été présenté comme calibré pour les habitants."
La municipalité a de son côté décidé d'axer ses arguments sur la diminution du nombre de voitures dans le centre-ville. Le futur parking Ravet devrait permettre aux automobilistes arrivant de l'est de laisser leurs véhicules à l'extérieur de l'hyper-centre pour s'y rendre à pied.
Un argument trop maigre pour Yves Macquet, qui considère le projet comme "une catastrophe écologique". Selon lui :
On peut organiser les mobilités dans la ville en accord avec les commerçants sans faire usage de la voiture, avec du vélo ou des bus. La question est celle de la limitation de la place de la voiture en ville, pour la qualité de l'air, et ce parking va créer de nouveaux flux.
Une opposition aussi chez les habitants
Pour lui, une partie des 11 millions d'euros investis dans la construction pourrait être redirigée vers la création ou l'amélioration des mobilités douces. D'autant que, selon lui, "l'entrée et la sortie du parking vont amener de nouvelles voitures sur le carrefour du pont des Amours, qui a peu de voies et est déjà embouteillé".
Yves Macquet qualifie même le futur parking de "verrue urbaine". A en croire le collectif Ravet, le bâtiment viendra casser la perspective de la rue de Boigne, qui offre une vue sur le mont Peney depuis la place des Eléphants.
Une pespective à laquelle les habitants semblent attachés. Les opposants revendiquent ainsi 70% de rejet du projet lors d'une consultation citoyenne engagée par leurs soins. Dans le même temps, deux pétitions contre le parking Ravet ont respectivement recueilli plus de 1 000 et un peu moins de 700 signatures.
En attendant une réponse de la mairie, et plus du blocage de la grue, certains opposants se sont enchaînés à la grille du chantier. D'autres ont préféré entamer un dialogue avec des passants sous une tonnelle.