Refoulé d'une course faute de pass sanitaire, il avait tiré sur deux vigiles : l'auteur condamné à 20 ans de prison pour "tentatives d'assassinats"

Un homme de 52 ans a été condamné à 20 ans de prison pour avoir tiré sur deux vigiles qui lui avaient refusé l'accès à une course, le 18 septembre 2021, faute de pass sanitaire. Reconnu coupable de "tentatives d'assassinats", l'accusé a nié tout au long de l'audience avoir voulu tuer les agents.

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La cour d'assises de la Savoie a condamné Joao D., accusé d'avoir tiré sur deux vigiles lors d'une course caritative, à 20 ans de réclusion criminelle pour "tentatives d'assassinats" ce mercredi 18 septembre. Le procès de l'accusé de 52 ans s'était ouvert lundi, trois ans après la fusillade.

Le quinquagénaire avait ouvert le feu sur deux vigiles le 18 septembre 2021, les blessant au doigt et à l'épaule pour l'un, à l'abdomen pour l'autre. Fortement alcoolisé et sans pass sanitaire, il s'était vu refuser l'entrée à la course Odyssea, un événement caritatif organisé à Chambéry contre le cancer du sein.

Joao D. était retourné chez lui avant de revenir armé d'un revolver, tirant deux fois sur les vigiles qui ont été légèrement blessés. Le tireur avait été intercepté peu après les faits par des témoins de la scène.

L'avocat général, Pierre-Yves Michau, avait requis 20 années de réclusion criminelle à son encontre, estimant que l’intention de tuer et la préméditation - au cœur des débats pendant les trois jours d'audience - ne faisaient aucun doute. Il a notamment rappelé que des zones vitales ont été visées, le cou pour l'un des vigiles et l'abdomen pour le second.

Deux vies "foudroyées"

Lors de sa plaidoirie ce mercredi matin, l'avocat des deux victimes a insisté sur les vies "foudroyées" des vigiles depuis les faits. Il est également revenu sur le caractère prémédité du drame, contestant la thèse du "coup de folie".

Ce 18 septembre 2021, l'accusé "prépare une arme, il la charge, il appelle les services de police pour prévenir du fait qu'il va mettre une balle dans la tête de ces deux vigiles et il tente de leur mettre une balle dans la tête. C'est la définition de la préméditation", estime Me Pierre Donguy, regrettant le caractère absent de l'accusé pendant les trois jours d'audience.

"C'est toujours problématique de juger un homme sans qu'il ne participe à l'œuvre de justice. On est tous là pour obtenir des réponses et l'accusé, tout au long du procès, a refusé de répondre, a répondu à côté tout en sachant qu'il répondait n'importe quoi et c'est regrettable", ajoute Me Donguy.

"Il visait à côté"

Tout au long de son procès, Joao D. a reconnu les tirs, mais a nié avoir visé les deux agents de sécurité et ainsi nié l’intention de tuer. Le quinquagénaire, qui avait rejoint le mouvement des "gilets jaunes", pensait les retrouver ce jour-là mais s'est "trompé" et a perdu son sang-froid, selon son avocat.

"Mon client est quelqu'un de maladroit. Dans son esprit, il n'a pas voulu attenter, il a voulu s'expliquer et il s'est expliqué avec les armes. Cela ne veut pas dire qu'il a visé en direction des agents. (...) Pour lui, il visait à côté. C'était un coup de semonce", explique Me Kalil Choutri au sujet du premier tir, qualifiant le second de "coup accidentel".

La cour d'assises de la Savoie a finalement retenu la préméditation et l'intention homicide dans le geste de Joao D., qui a pris connaissance du verdict sans réagir. Il dispose d'un délai de dix jours pour interjeter appel.

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