Savoie : un homme jugé en appel pour harcèlement après le suicide de sa compagne, le parquet ne requiert pas de peine

Les messages violents et les photos envoyées par un trentenaire à sa petite amie ont-ils pu conduire à son suicide ? L'homme était jugé pour harcèlement à Chambéry. Le parquet n'a pas requis de peine en appel.

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Le parquet général de la cour d'appel de Chambéry s'est dit mercredi "dans l'incapacité de démontrer l'existence d'une infraction" d'un trentenaire poursuivi pour harcèlement après la défenestration de sa compagne en 2016. "Il faut passer de la réalité intuitive à la réalité judiciaire", a estimé l'avocat général Pierre Becquet. "Juridiquement, (le mis en cause) n'est pas responsable de la mort" de la jeune femme, malgré des messages de son propre aveu "inqualifiables" envoyés à sa petite amie la veille de son suicide.

Le 12 février 2016, à Chambéry, la jeune femme s'était défenestrée depuis l'appartement de son conjoint, situé au deuxième étage d'un immeuble du centre. Le couple entretenait une relation depuis cinq mois. Le comportement de la jeune femme, décrite comme naïve et influençable, avait changé lors de sa relation avec le trentenaire, ont rapporté des témoins, affirmant qu'elle se renfermait.

 

Les photos d'un doigt coupé

La veille des faits, le trentenaire avait tenté de la joindre à de nombreuses reprises, lui laissant des messages violents et lui envoyant les photos d'un doigt coupé et d'un poignet entaillé téléchargées sur internet. Des témoins ont décrit le prévenu comme jaloux, possessif, et ayant souvent recours au chantage affectif. Le matin suivant, la jeune femme lui avait avoué qu'elle avait passé la soirée chez son ex-compagnon, aveux signifiant pour le prévenu la fin de leur relation.

En première instance en juin 2020, le tribunal correctionnel de Chambéry avait relaxé le mis en cause, considérant que le lien de causalité entre ses propos et comportements et "la dégradation des conditions de vie altérant la santé de sa petite amie" restait incertain. 

Le parquet de Chambéry, qui avait alors requis 18 mois d'emprisonnement assortis d'un sursis probatoire, avait fait appel. "Nous ne sommes manifestement pas dans un cas de harcèlement", a cette fois reconnu mercredi Pierre Becquet, sans pour autant requérir la relaxe. "C'est la menace de la rupture qui a été déterminante" dans le suicide de la jeune femme, a-t-il soutenu. Décision de la cour d'appel le 13 octobre. 

 

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