Tags sexistes et incitant au viol à l'université Savoie Mont-Blanc : un collectif féministe à l'origine de l'action ?

L'université Savoie Mont-Blanc annonce porter plainte après la découverte, lundi, de tags sexistes et insultants sur les murs de son campus à Jacob-Bellecombette. Un collectif féministe semble revendiquer l'action pour dénoncer le harcèlement sur les réseaux sociaux.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Des tags sexistes ont été découverts lundi 14 novembre sur les murs de l'université Savoie Mont-Blanc, sur son campus de Jacob-Bellecombette, près de Chambéry. Au moins "une dizaine" de messages insultants et incitant au viol ont été tagués en lettres rouges sur des bâtiments de la faculté. "Quand je t'aurai bz tu pourra mm pas dire que t'étais pas consentante (sic)", "fais pas la meuf étoné tu cherche dla bite (sic)", pouvait-on lire sur ces inscriptions, qui ont depuis été effacées.

Le président de l'université, Philippe Galez, a annoncé ce mardi qu'une plainte allait être déposée, dénonçant des tags "injurieux et orduriers". "Le plus important, c'était de les recouvrir et de les effacer le plus rapidement possible", explique-t-il.

Philippe Galez a par ailleurs envoyé un message aux étudiants du campus leur demandant, dans de telles situations, de prévenir l'université "le plus tôt possible afin que nous prenions les mesures nécessaires." L'université a formulé une demande de subvention auprès de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour installer des caméras de vidéosurveillance "aux endroits qui sont fréquentés le soir".

Une action féministe ?

Une enquête va être diligentée afin d'identifier le ou les auteurs de cette action. Mais un collectif féministe semble revendiquer ces tags sur les réseaux sociaux. Un compte Instagram nommé "Brochette de putes", tout juste créé ce mardi, a posté des photos de ces inscriptions qui reprennent, mot pour mot, des messages sexistes qui émaneraient des réseaux sociaux.

"Vous trouvez ça violent ? Vous trouvez ça inadmissible quand c'est sur un vrai mur dans la vraie vie ? Pourtant, c'est notre quotidien sur les réseaux sociaux", écrit le collectif dans un message posté sur Instagram. Contacté par France 3 Alpes, l'administrateur du compte n'avait pas répondu à nos sollicitations à l'heure de la publication de cet article.

Le collectif étudiant anticapitaliste Le Poing Levé avait dans un premier temps dénoncé sur les réseaux sociaux des tags "intolérables et répugnants". "Nous venons de découvrir que les tags présents hier sur le campus ont été faits dans l’objectif de dénoncer le harcèlement sexuel subi par les femmes sur internet", écrit-il dans un rectificatif publié en fin de journée sur Twitter. Se disant "dubitatif-ves sur la méthode employée, qui a généré beaucoup d’anxiété et de confusion sur le campus", les membres du collectif partagent "la volonté de dénoncer ces violences."

Messages "choquants"

"Les menaces de cet ordre sont profondément choquantes", réagit pour sa part Sophie Bourgade, adjointe au maire de Chambéry en charge de la lutte contre les discriminations. Disant attendre les conclusions de l'enquête, l'élue se dit "peu convaincue" par cette méthode si l'action émanait d'un collectif féministe, "bien que cela fasse parler de la cause."

"J'appelle tous les citoyens à aller manifester pour la journée de lutte contre les violences faites aux femmes [le 25 novembre, NDLR], à croire la parole des femmes victimes. Ce n'est que tous ensemble qu'on mènera ce combat", ajoute Sophie Bourgade.

Action féministe ou harcèlement ciblé ? L'enquête devra déterminer les motivations des auteurs. Cette action fait suite à une série de dégradations constatées ces dernières semaines sur des bâtiments municipaux ou associatifs des environs de Chambéry.

Des tags complotistes et antisémites ont notamment été découverts le 7 novembre sur la façade de deux écoles. La ville et l'Education nationale ont déposé plainte. D'autres inscriptions homophobes et une croix gammée ont été découvertes sur la façade de la maison des associations le 16 octobre.

Mise à jour à 17h40 avec la rectification du collectif étudiant Le Poing Levé.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information