En Savoie, après celle de Brison-Saint-Innocent, une nouvelle structure vient d’être inaugurée, ce lundi 18 mars 2024, à Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier. 69 militaires blessés psychiques sont actuellement accompagnés par la maison Athos Cœur de Savoie.
Une quatrième maison Athos ouvre ses portes en France. Après Brison-Saint-Innocent (ouvert en avril 2022), une nouvelle structure située à Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier, en Savoie, accueille des militaires souffrant de blessures psychiques à la suite d’une opération. A terme, une centaine de militaires et anciens combattants pourront être accueillis dans un cadre non médicalisé, en complément de leur parcours de soin.
"Un second souffle"
Ce lundi 18 mars 2024, la secrétaire d’Etat chargée des anciens combattants et de la Mémoire s’est rendue en Savoie, à la découverte de ce lieu, un hôtel transformé en demeure accueillante pour celles et ceux qui cherchent de l’apaisement, de l’aide et de la solidarité. "Je dirais que c’est un second souffle" explique Patricia Mirallès, "cela leur permettra de se retrouver entre frères d’armes, avec des parcours différents car ils peuvent avoir vécu des choses difficiles en Afghanistan, au Rwanda ou encore en ex-Yougoslavie".
J’ai inauguré ce jour le nouveau site de la maison Athos Cœur de Savoie. Elle propose aux 69 militaires blessés psychiques accueillis un accompagnement psychosocial adapté à leurs besoins.
— Patricia Miralles (@MIRALLESMP) March 18, 2024
✅ D’ici 2030, 10 structures verront le jour pour accueillir plus de 1 000 blessés. pic.twitter.com/fOVcZIz0JU
Se reconstruire grâce au dispositif Athos
Jonathan bénéficie du dispositif Athos et de son accueil de jour depuis plusieurs années. Après avoir été mobilisé pendant six ans à l’étranger (Tchad, Côte d’Ivoire, Afghanistan et Centre Afrique), le militaire a longtemps été rongé par des images du front et de ses camarades, morts au combat. Aujourd’hui, Jonathan s’en est sorti grâce à l’art-thérapie et en particulier à la sculpture. Il a d’ailleurs pu dévoiler l’une de ses œuvres lors de l’inauguration de la maison de Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier : une stèle, symbole de reconstruction et d’envol, représentant un oiseau qui réussit à quitter un nid hérissé de clous, comme autant de nuits blanches vécues par les blessés psychiques.
"Longtemps j’ai été dans ce nid, pendant ces deux années au sein de la maison Athos, à chercher comment me reconstruire" confie le sculpteur, "je ne pouvais réaliser que l’envol d’un oiseau pour marquer le début d’une nouvelle vie en mettant de côté tout ce passé militaire et ces traumatismes".
On va de l’avant.
Jonathan, ancien militaire devenu sculpteur.
L’ancien militaire l’affirme : ces maisons Athos représentent un "véritable intérêt pour rebondir et avancer dans ce nouveau monde".
10 maisons Athos en France d’ici 2030
L’accompagnement psycho-social proposé par ce dispositif se traduit par un accueil de jour, avec la possibilité d’hébergement si besoin. Diverses activités sont également organisées telles que des visites culturelles, du sport ou encore du jardinage, mais aussi un soutien administratif et professionnel.
L’Etat annonce l’ouverture de deux autres maisons Athos en France cette année, dont l’une à Villefranche-de-Lauragais en Occitanie en juin 2024. Son ambition est "de porter à 10 le nombre de structures d’ici 2030 pour accueillir plus de 1 000 blessés".