Dans les Alpes, à la veille de l’ouverture de la chasse, les militants de l’association Justice Animaux Savoie ont reproduit une fausse scène de traque dans les rues de Chambéry pour appeler à protéger la marmotte. L’année dernière, 427 rongeurs ont été tués par des chasseurs dans le département.
Elle est l’icône de la Savoie, avec ses longues dents en exergue et son pelage marron. La marmotte suscite l’admiration des randonneurs. Mais saviez-vous que l’on pouvait la chasser ? "Ah bon ? Ah non, je ne savais pas ! Nous quand on va en montagne et qu’on voit des marmottes, on est tout content ! Jamais on n’aurait pensé qu’on pouvait les tuer !" s’indigne une Chambérienne. "Comment on peut y penser ? Elles sont magnifiques ! " renchérit une passante, choquée.
L’année dernière, 427 de ces petits rongeurs ont été abattus par les chasseurs en Savoie. Pour marquer l’opinion ce samedi 9 septembre, l’AJAS (Association Justice Animaux Savoie) a fait imprimer 427 affiches de marmottes, disposées à la vue de tous devant la mairie de Chambéry. Les militants ont même revêtu des tenues de chasseurs pour simuler une fausse chasse.
"C’est une chasse qui n’est faite que pour le plaisir"
Dans certains départements, comme le Cantal ou les Pyrénées-Orientales, la pratique a été interdite. Mais dans les Alpes, cette vieille tradition se maintient. "C’est une pratique qui a toujours existé. À l’époque, ça correspondait peut-être à la nécessité, dans certaines vallées, de nourrir la population. Aujourd’hui, ce n'est plus du tout le cas. La marmotte n’est plus consommée pour sa chair ni pour sa fourrure. C’est une chasse qui n’est faite que pour le plaisir", déplore Benjamin Liotier, adhérent de l’AJAS.
De son côté, la fédération de chasse savoyarde explique aider les agriculteurs, victimes de cet animal jugé nuisible. Le rongeur causerait des dégâts dans les sols avec ses terriers, et impacterait l’élevage des bêtes. Si cette chasse reste marginale, le collectif estime qu’il y a urgence. "Sa population est en déclin, du fait du réchauffement climatique. Les marmottes ont moins à manger, car l’herbe est plus sèche, explique Pauline Di Nicolantinio, présidente de l’Association Justice Animaux Savoie. Et il y a moins de neige, donc les terriers sont moins bien isolés. Cela entraîne la mort des juvéniles car les terriers sont plus froids."
Les militants ont lancé une pétition en ligne pour l’interdiction de la chasse à la marmotte. Elle a déjà recueilli plus de 75 000 signatures.