Après le drame de La Clusaz, la question du logement des travailleurs saisonniers en station et en hiver se pose une nouvelle fois. Pour ceux qui choisissent de vivre dans leurs camions, l'accueil n'est pas toujours organisé par les communes.
Des travailleurs saisonniers, il y en aurait 200 à 400 000 au total en France, et près de 100 000 dans les stations alpines en hiver. Pour 20 à 30% d'entre eux, se posent la question du logement, trop cher, à partager à plusieurs, pas forcément confortable...
Et puis, il y a ceux qui ont fait le choix de vivre dans des camions aménagés, caravanes ou camping-cars, parce qu'ils s'y sentent chez eux, à l'aise, avec des chiens souvent. Une population que les stations accueillent de "diverses" manières.
A Chamonix par exemple, une aire de stationnement a été créée sur le principe des campings, avec bloc sanitaire (douches et WC) et électricité mis à disposition. Les conditions: un contrat de travail sur la commune, et une participation de 150 euros par mois. Aux Ménuires aussi, on propose une zone d'accueil du même type, pour une dizaine de camions, sur présentation d'un contrat dans la commune de Saint-Martin-de-Belleville, moyennant cette fois 700 euros la saison.
Pour autant, ces solutions ne sont pas satisfaisantes pour les communes, qui aimeraient mieux que les saisonniers s'installent dans les foyers prévus pour eux. Plusieurs stations proposent ainsi des maisons de saisonniers. A Chamonix, le maire, Eric Fournier, explique qu'il faut travailler aussi travailler à mieux former ces travailleurs pour les employer à l'année et ainsi leur permettre de se sédentariser.
Autre "solution" pour lutter contre ces campings improvisés, celle des Carroz d'Araches en Haute-Savoie qui a préféré la dissuasion par le prix. Après avoir instauré des places de stationnement à 10 euros la journée, sans eau ni électricité, la commune se félicite "de ne plus avoir de problèmes" (!?) Les camions, présents par dizaines il y a 3 ans, sont de moins en moins nombreux.
Dans d'autres stations encore, les saisonniers itinérants sont carrément 'jetés dehors' par les services de police. Ils s'installent alors de façon éparse, dans des zones éloignées, souvent boisées et froides, donc dangereuses.
L'accueil des travailleurs en hiver risque pourtant de se poser de plus en plus dans les stations. D'après les chiffres communiqués par Pôle Emploi et les forums emploi comme celui d'Albertville, la demande de saisonniers aurait doublé en 2012.