Jeudi 13 décembre, les deux soeurs propriétaires du chenil de Jarrier, où des dogues du Tibet et des ânesses vivaient l'enfer, ont été condamnées à trois mois de prison avec sursis par la cour d'appel de Chambéry.
La cour, qui leur a interdit l'élevage pendant cinq ans, a confirmé le jugement rendu il y a un an par le tribunal correctionnel d'Albertville. Les deux femmes ont aussi été condamnées à payer diverses amendes et à verser des dommages et intérêts à des associations qui s'étaient portées partie civile.
L'association de défense des animaux One Voice avait fait appel du jugement de première instance afin d'obtenir "un durcissement des peines qui empêchera toute récidive". Elle demandait notamment une interdiction définitive d'élevage et une interdiction de détenir un animal. "C'est une grosse déception, ces personnes peuvent continuer de détenir des animaux. Qui les empêchera de reprendre leurs cruelles activités ?", a réagi Muriel Arnal, Présidente de One Voice dans un communiqué.
L'audience en novembre dernier
Les défenseurs des animaux espéraient beaucoup de ce second procès, souhaitant que l'on parle de cruauté pour qualifier les actes de la propriétaire du chenil de Jarrier et de sa sœur. Le procureur a simplement demandé la confirmation du jugement délivré en première instance soit 3 mois de prison avec sursis et cinq ans d'interdiction d'élevage.
Rappel des faits
Janvier 2011, les services vétérinaires, la gendarmerie, les pompiers et plusieurs associations de défense des animaux participent à une saisie exceptionnelle en Savoie: 61 dogues du Tibet et 3 ânesses vivant attachés ou enfermés, sans eau ni nourriture, au milieu des détritus et des cadavres de leurs congénères. La propriétaire des lieux avoue même jeter certains morts en pâture aux vivants, ce que des photos prouvent.
Le 12 décembre 2011, le tribunal de Grande Instance d’Albertville lui confisque définitivement les animaux et les confie aux bons soins de plusieurs associations dont "One Voice" et le refuge des "Amis des bêtes" à Aix-les-Bains. Cinq ans d'interdiction d'élevage sont prononcés contre la propriétaire du chenil, cinq années assorties d'une peine de 3 mois de prison avec sursis et plusieurs amendes et dommages et intérêts.
Les associations de défense des animaux trouvent la peine légère, "rien ne s'oppose pas à ce que la propriétaire reprenne une activité d'élevage passé le délai d’interdiction, ce qu’elle a d’ailleurs déclaré souhaiter à la barre et qui est particulièrement inquiétant", note "One Voice".
Plusieurs associations ont donc fait appel de cette décision et souhaitent que soient reconnus les actes de cruautés, et qu'une interdiction définitive de détenir un animal soit prononcée.