Une étude menée fin mai par la Chambre de commerce et d'industrie de Savoie détaille un premier bilan économique du confinement, avec les espoirs et les craintes des entreprises du département. Ces chiffres confirment que les Alpes sont elles-aussi touchées par la crise.
Deuxième étude, et deuxième bilan peu réjouissant. Après une première salve de réponses début avril, la Chambre de commerce et d'industrie de la Savoie a dévoilé une nouvelle étude sur les conséquences économiques de la crise sanitaire liée au Covid-19 sur les entreprises du département.
En tout, 411 chefs d'entreprise ont répondu aux questions de la CCI - 14 000 établissements ont été interrogés en tout, sur les 50 000 que compte la Savoie. Un échantillon peu représentatif en réalité, car les entreprises sans salarié y sont sous-représentées, et les TPE y sont à l'inverse sur-représentées.
Premier constat cependant : l'activité reprend, à son rythme. Lors de la réalisation de l'étude, entre le 27 mai et le 1er juin, seules 13% des entreprises interrogées étaient en arrêt d'activité, contre 65% mi-avril. Des chiffres encourageants, mais qui masquent une reprise très partielle. Seule 1 entreprise sur 5 a en effet retrouvé une activité normale, voire une sur-activité, tandis que deux tiers restent en activité réduite.
Les principales causes de la suspension d'activité sont l'obligation d'une fermeture au public par les autorités, le manque de clients et de commandes, l'arrêt de l'activité des donneurs d'ordre et l'incapacité de remplir ses prestations. Seules 5% des entreprises fermées invoquaient l'incapacité à mettre en place les consignes sanitaires.
7 entreprises sur 10 en situation financière difficile
Et une baisse d'activité est forcément synonyme de baisse de revenus, plus ou moins importante. Sur le mois de mai, un tiers des entreprises disent avoir subi une perte supérieure à 70% de leur chiffre d'affaires par rapport à 2019. Ce taux monte à 58% sur le mois d'avril. En tout, 9 chefs d'entreprises interrogés sur 10 estiment avoir perdu du chiffre d'affaires sur les trois mois du confinement.
Avec à la clé une situation financière difficile ou très difficile pour près de trois quarts de ces entreprises. Les secteurs du tourisme (à 94%) et du commerce (77%) sont les plus touchés par ces baisses de revenus.
Et de ces entreprises en difficulté, 4 sur 10 envisagent un risque de cessation d'activité définitive à court terme. Ce qui représente environ 30% des entreprises interrogées.
Parmi les conséquences moins radicales pour les établissements en difficulté financière, 44% souhaitent reporter leurs investissements, tandis que 23% envisagent des réductions d'effectifs, par non-reconductions ou par licenciements économiques.
Comment préparer la relance
Et aux grands maux les grands moyens. Les chefs d'entreprise interrogés en appellent à l'Etat pour les sortir de la crise. Principalement par des exonérations de charges sociales pour les entreprises fermées pendant le confinement (58%), par des aides spécifiques aux secteurs les plus touchés (49%) ou encore par le maintien du chômage partiel (24%).
Mais d'autres demandent des aides à une échelle plus réduite, ou au contraire bien plus importante. Près de la moitié réclament ainsi l'intervention des assureurs dans la relance de l'activité par la prise en charge d'une part des pertes. Dans le même temps, un tiers se dit favorable à un plan de relance économique piloté au niveau de l'Union européenne, voire au-delà.
En somme, la relance se prépare. L'étude de la CCI ne dessine cependant pas d'axe majeur pour conduire cette relance. Tout juste pointe-t-elle le fait que certaines entreprises se sont développées sur les réseaux sociaux et ont créé un site internet pendant le confinement. Une manière de tisser des liens à distance.
Reste à savoir si, comme de nombreux observateurs le réclament, la relance post-Covid-19 sera l'occasion pour l'économie de se mettre au vert.