Depuis la lourde chute du skieur tricolore Cyprien Sarrazin ce vendredi, la piste de Bormio est sous le feu des critiques. Jugée trop "dangereuse", elle accueillera les épreuves de descente lors des Jeux olympiques de Milan-Cortina en 2026. Mais pour la fédération internationale de ski, la piste a été préparée "comme elle l'est chaque année".
La lourde chute de Cyprien Sarrazin avait ouvert les hostilités. Quelques heures après avoir assisté à la perte de contrôle du skieur du Dévoluy, les critiques sur la "Stelvio" se sont multipliées. Connue pour son tracé difficile et accidentogène, la piste de Bormio doit accueillir en 2026 les épreuves de descente des Jeux olympiques de Milan-Cortina.
Au-delà de la grosse frayeur pour Cyprien Sarrazin, victime d'un hématome intracrânien, deux autres skieurs ont chuté et se sont sérieusement blessés ce vendredi 27 décembre lors du second entraînement. L'Italien Pietro Zazzi a notamment été lui aussi évacué par hélicoptère.
Des accidents à répétition qui ont libéré la parole sur le circuit, à seulement 13 mois des JO de Milan-Cortina. "Ils ne savent rien faire d'autre que préparer des pistes dangereuses, avait ainsi asséné sur Eurosport le Français Nils Allègre. Ils ne méritent pas d'avoir les Jeux olympiques ici".
La météo pointée du doigt
Interrogé par les capitaines d'équipes vendredi soir à Bormio, le patron de la Coupe du monde masculine de ski alpin a balayé les critiques à l'issue de la réunion. "Il y a maintenant des critiques chaque semaine : à Gurgl (Autriche), le tracé était trop dur, à Levi (Finlande) trop lisse... Nous sommes un sport qui se pratique en plein air", a déclaré Markus Waldner.
La Fédération internationale de ski a apporté tout son soutien aux organisateurs qui ont fait "leur maximum pour préparer au mieux les pistes et (la Stelvio) a été préparée comme elle l'est chaque année", a assuré le responsable de la Fédération internationale de ski (FIS).
Selon lui, la multiplication de chutes sur la piste est un concours de circonstances lié notamment à la météo du jour de Noël. "Il y a eu beaucoup de vent et on sait ce que fait le vent : il a séché la neige du bas vers le haut, ce qui explique que la neige n'était pas uniforme sur la piste qui fait trois kilomètres et qu'il est impossible de rendre uniforme".
"Nous avons besoin de la coopération de tous. Les équipementiers nous écoutent, pas les plus grosses fédérations nationales"
Markus Waldner, responsable de la FISAFP
Pour Markus Waldner, responsable de la FIS, le principal problème du ski de haut niveau vient de l'évolution du matériel qui permet aux skieurs d'aller toujours plus vite. "C'est trop agressif, nous avons atteint les limites, il n'y a plus de marge. Il est difficile de trouver les bons skis qui fonctionnent sur les secteurs durs puis sur les secteurs moins durs. C'est ça le problème, si tu vas à la limite, il arrive ce qu'il s'est passé vendredi".
L'opération de Cyprien Sarrazin s'est "bien passée"
Pendant que les critiques se sont intensifiées à Bormio, Cyprien Sarrazin a lui été pris en charge à l'hôpital de la commune voisine de Sondalo. Le numéro 2 mondial en descente l'hiver dernier souffre d'un hématome intracrânien qui a dû être drainé dans la nuit de vendredi à samedi.
Cyprien SARRAZIN a été opéré hier dans la nuit pour décomprimer l’hématome intra crânien. L’opération s’est bien passée, il reste sous anesthésie pour le moment.
— FFS - Fédération Française de Ski (@FedFranceSki) December 28, 2024
Nous vous communiquerons plus d’informations dans la journée. https://t.co/qyivgj8eLB
Ce samedi matin, la Fédération française de ski a annoncé sur ses réseaux sociaux que l'opération s'est "bien passée". La FFS a indiqué que "Cyprien Sarrazin a été opéré dans la nuit pour décomprimer l'hématome intracrânien. L'opération s'est bien passée, il reste sous anesthésie pour le moment".
Le skieur du Dévoluy, vainqueur il y a tout juste un an sur cette même piste de Bormio, est donc forfait pour les épreuves de ce week-end. Le départ de la descente sera donné ce samedi à 11h30 avant le super-G ce dimanche à la même heure.