La Savoie est depuis samedi matin sous contrôle de mesures renforcées pour endiguer la pandémie. Au 1er étage de la galerie commerciale de Chamnord, ce cabinet de psychologues à Chambéry ne peut plus recevoir personne, une "catastrophe" alors que les troubles psychologiques se creusent
Depuis ce lundi 25 mars au matin, les appels affluent et Ghislaine ne lâche pas la ligne téléphonique. En raison du renforcement des mesures sanitaires pour endiguer la pandémie, en Savoie (comme les autres départements des Alpes du Nord du reste), les centres commerciaux de plus de 10 000 m2 ont été fermés par arrêté préfectoral.
Un régime qui ne s'applique pas toujours avec discernement. Situé au 1er étage de la galerie commerciale de Chamnord à Chambéry, le cabinet de psychologues spécialisés pour les enfants et leurs parents a dû lui aussi fermer et "annuler du jour au lendemain près d'une centaine de rendez-vous souvent pris de longue date, alors même que les difficultés psychologiques s'aggravent très sérieusement en ces temps de Covid", se désole Ghislaine Reille, psychologue clinicienne et neuropsychologue, qui donne aussi des consultations pour adules et étudiants.
"C'est l'incompréhension, et une certaine panique"
A l'autre bout du fil, ses patients, des parents d'enfants attendent de longue date ces rendez-vous et ne comprennent pas qu'on puisse ainsi les annuler du jour au lendemain, d'autant que le cabinet "avait tout à fait pu continuer à fonctionner même lors des deux premiers confinements".
Pour l'heure, Ghislaine et ses collègues ne peuvent assurer que des télé-consultations. "Or, ce n'est vraiment pas le seul essentiel de notre spécialité, et pour pouvoir poser des diagnostics de troubles neurologiques, d'autisme, ou de dyslexie, on a besoin d'un travail de patience, en présentiel, et en écoute attentive, et besoin d'un matériel particulier".
"Les troubles chez les enfants s'aggravent"
Au-delà des rendez-vous, les parents aussi sont épuisés, car les troubles chez les jeunes enfants ou même les moins jeunes se creusent : " on note des angoisses, le développement de phobies, de maux de ventre, des problèmes alimentaires et de sommeil, en ces temps de Covid qui n'épargenet personne et encore moins les plus fragiles" décrit la clinicienne qui a bien l'intention dans les jours qui viennent de mettre en route une démarche de dérogation auprès des autorités préfectorales.