Un rapport de l'Inspection Générale des Affaires Sociales de 2006 cite deux fabricants de poches alimentaires pour les nourrissons en France: Fasonut et Marette. Le laboratoire Fasonut affirmant qu'il n'est pas fournisseur de l'hôpital de Chambéry, les soupçons se portent donc sur Marette.
Le laboratoire Marette de Courseulles-sur-mer, dans le Calvados, dit avoir "procédé à des vérifications" et confirme avoir fourni les poches alimentaires responsables de la mort des trois nourrissons savoyards, début décembre. L'établissement, "qui exerce depuis près de 30 ans", assure cependant qu'en l'état actuel de l'enquête, il n'existe "aucun élément susceptible de remettre en cause (sa) réputation et (son) professionnalisme", a indiqué Me Lemaire, l'avocat du laboratoire normand.
"Le laboratoire Marette achète des poches, qui sont le contenant et (il) a pour mission de réaliser les solutés, c'est-à-dire le contenu, qui est intégré dans ces poches et ensuite les poches sont livrées" aux hôpitaux, a ajouté l'avocat, qui n'a pas souhaité révéler le nom de l'entreprise qui fournit les poches.
"Il va falloir rechercher les multiples causes", a fait valoir l'avocat, évoquant les "très nombreux acteurs qui entrent en ligne de compte" dans ce type de dossier, "du stade de la fabrication au stade des soins prodigués à ces trois enfants".
Dimanche, la ministre de la santé Marisol Touraine s'était refusée à donner le nom du laboratoire ayant fabriqué ces poches alimentaires par perfusion intraveineuse, destinées aux bébés prématurés de trop faible poids à la naissance ou malades. "Nous savons parfaitement de quel laboratoire il s'agit (...) mais nous ne pouvons pas aujourd'hui incriminer la fabrication ou la composition de ces poches", a affirmé Mme Touraine.
Des poches de nutriments contaminées
Les poches alimentaires soupçonnées d'avoir causées la mort de trois nourrissons à Chambéry sont données par perfusion intraveineuse pour nourrir les bébés prématurés, de trop faible poids à la naissance ou malades. Ces poches apportent des micro et macro-nutriments essentiels à la croissance de l'enfant.
L'alimentation parentérale, comme on l'appelle permet de fournir au bébé dont les réserves sont insuffisantes, des apports en eau et en énergie notamment sous forme de glucose (sucre), et de lipides (graisses). L'enfant peut ainsi recevoir également des vitamines et oligo-éléments (zinc, fer, cuivre...), en particulier si l'alimentation par perfusion est exclusive, et des minéraux (calcium, sodium, potassium...).